Après un très bon tome 1, Frank Miller élargit son monde en nous ramenant dans Sin City avec "A Dame to Kill for". Retour marquant et retour gagnant. L'histoire est celle de Dwight, ancien journaliste et maintenant photographe qui se spécialise dans les preuves de tromperies conjugales, qui revoit un fantôme de sa vie passée, Ava, être de retour dans son univers. Ava, une femme qu'il a aimé plus que tout, qui l'a abandonné et brisé le cœur. Aura-t-il le droit à une seconde chance ? Est-il prêt à tuer pour elle ? Le mérite-t-elle ?
N'oublions pas que nous sommes à Basin City, plus connu sous son autre nom : Sin City, la ville du péché !
Avec cette nouvelle aventure, Frank Miller entend montrer un peu plus de son art. Sin City n'est pas conçu comme une seule histoire mais comme une suite d'histoires ou moins mêlées.
On le comprend très vite en voyant Marv' dès les premières planches. Le personnage ne se limitera pas à un caméo mais à une véritable présence. Goldie et Wendy seront également largement présente ainsi que Nancy. On retrouve donc de nombreux personnages présents dans le premier tome et on a des échos de ce qui s'y était passé. On comprend mieux ce qu'on a lu grâce à cette suite. Sin City est un tout, les histoires s'entremêlent les personnages se jouent les uns des autres et on commence à apercevoir la grandeur de cette œuvre décadente de Frank Miller.
Dans le même temps, Miller cherche à se différencier, loin de la brute épaisse et invincible qu'était Marv', Dwight est un type intelligent. Ava est très fourbe et manipulatrice là où Kevin était un dangereux tueur en série. Les ennemis changent. Les alliés aussi, Marv' apparaît comme le sauveur ultime. Sans être faible, Dwight fait plus humain et surtout plus intellectuel que Marv' et offre une narration moins "demeurée" ce qui est appréciable.
Malheureusement ça sonne parfois un peu limite. On est captivé et on rentre dedans mais un aspect prévisible se laisse lire. De plus, le côté direct et sans détail du tome 1 était justifié par la personnalité de Marv' ce qui est moins le cas avec Dwight. On est cependant convaincu et on apprécie. Les mauvaises scènes restant minoritaires bien qu'existantes.
L'histoire se veut très différente et réussie le parie d'avoir à la fois une bonne dose de violence, d'aspect malsain, de reprendre les éléments et de les développer sans pour autant devenir répétitif. La narration est parfaite et on accroche à fond. On a bien du mal à ne pas tout lire d'une seule traite.
Malheureusement, sur la longueur le personnage (comme le scénario) laisse apparaître des faiblesses, on est moins séduit que précédemment, malheureusement.
Le détail ultime pour moi est le graphisme.
Ce tome 2 est toujours très beau, toujours très réussi et définitivement Miller a révolutionné le genre. Cependant, il y a moins de prouesses techniques, moins d'audace. On ne retrouve pas les angles aussi incroyables, les cadrages aussi fou, les effets de styles tout bonnement inimaginables avec seulement du noir et du blanc.
Bien que beau et séduisant, le black and white du second tome n'atteint pas le premier ce qui est, mine de rien, une petite défaite.
Cependant, c'est avec ce tome 2 qu'on entre pleinement dans Sin City, qu'on comprend dans quel monde on a mis les pieds et qu'on est pas prêt de s'en sortir.