Critique de Jardin par indraens
Toi qui entre ici, abandonne toutes tes habitudes de lecture. Et va lire la critique de sboussard.
Par
le 22 janv. 2011
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Jardin de Yuichi Yokoyama
Premiere grosse lecture de ce dessinateur dont je suis de loin le travail depuis de longues années (j’ai même tenté d’éditer un de ces livres).
Ce sont les éditions Matière qui se chargent d’éditer son œuvre en France. Avec des choix assez radicaux comme de mettre la traduction en bloc non adaptés aux phylactères. Bon.
A la lecture, on s’y fait, d’autant que le récit est tellement barré que ça devient finalement anecdotique.
Ici on suit une foule qui veut visiter un jardin fermé au public mais qui va se glisser par un trou et explorer cet espace immense où chaque zone est une invention digne de l’artiste contemporain le plus piqué du moment.
Sauf que ça change page après page, que les montagne de fourrure vont succéder aux pluies de balles, de véhicules ou aux tornades de vêtements tandis que la foules de personnages, eux mêmes au design des plus hétéroclites avancent et décrivent les événements absurdes et fous qu’ils traversent, geyser de bulles ou bibliothèques infinies... Chaque endroit recèle un passage vers un nouvel espace que les visiteurs cherchent et trouvent sans relâche.
La lecture s’achève sans fin réelle, sans qu’on sache vraiment ce qu’on a vu ou lu, mais avec l’impression d’être entré dans un imaginaire sans fin qui semble réinventer son univers en permanence.
D'ailleurs, 4 récits appendices permettent d'explorer d'autres pistes de l'univers évoqués dans le récit mais délaissés par le peloton.
Les protagonistes qui le compose n’ont aucune personnalité propre hormis le désir d’aller toujours de l’avant, ce sont des explorateurs qui tentent doivent d’apporter des explications rationnelles à des phénomènes impossibles comme des objets de métal flottant sur les eaux ou des montagnes réfractant les images de chacun des randonneurs.
La narration va de péripéties en péripéties sans vraiment de développement et, passé un temps, soit on se décourage soit on continue, et on devient ces personnages qui veulent a tout prix savoir ce qui se cache derrière l’horizon.
Graphiquement c’est très particulier, pas toujours facile à lire, les personnages, aux silhouettes minimales, ressemblant parfois au décor et se confondant aux phylactères... il faut avoir la foi, mais, une fois entré dans le concept étrange de cette exploration sans héros ni repos, on se surprend à se projeter dans les prochaines étapes et à se projeter dans d'improbable développement, voir à s’inventer soi même ses personnages biscornus.
On a envie de voir tout cet univers exister en vrai et de fouler ces terres ou rien de grave n’existe et où seule la surprise et la nouveauté compte vraiment.
Un livre à recommander à ceux qui ont envie de neuf et d'inédit, et à déconseiller fortement aux lecteurs de bd classiques, faciles à lire, aux personnages fouillés et à la lisibilité immédiate.
Only for the brave!
Créée
le 20 mai 2021
Critique lue 89 fois
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