Jaune - Daredevil (100 % Marvel), tome 3 par arnonaud
Après avoir lu Hulk Gray, je m'attaque à ce Daredevil Yellow. Tim Sale et Jeph Loeb sont encore une fois aux commandes et l'on voit ici Daredevil qui repense à ses débuts alors qu'il essaye d'aller de l'avant après la mort de Karen Page, son grand amour. Ce sera aussi pour lui l'occasion de se rappeler de tout l'amour qu'il portait aussi à son père, Jack "Battlin'" Murdock.
L'occasion pour cette série d'être un gros hommage à l'ambiance du début de la série, une ambiance qui s'est perdue quand Miller a remanié complètement le titre pour le rendre plus sombre, adulte et noir. Du coup l'esprit des débuts et de ce Daredevil Jaune est complètement différente, mais pas plus mal, il y a un côté très "innocent" qui a vraiment son charme et qui offre un contraste vraiment intéressant par rapport à ce que va vivre Matt Murdock par la suite.
Jeph Loeb nous reraconte donc les origines des Daredevil en essayant de capturer un peu l'esprit de l'époque, tout en le modernisant, en approfondissant les personnages, leurs relations et leurs psychologies, et en explicant, détaillant, certains points. Du coup c'est pas hyper cohérent avec la retcon des origines qu'avait fait Miller dans Daredevil : The Man Without Fear (notamment au niveau de la chronologie des événements et de quand est-ce qu'à lieu la mort du père dans la vie de Matt) parce ça s'appuie vraiment sur Daredevil #1, mais c'est pas vraiment dérangeant, surtout que l'esprit très sombre des origines de Miller et Romita Jr. n'auraient pas forcément collé avec le parfum d'innocence du présent récit.
Au final, le duo Jeph Loeb - Tim Sale nous livre un récit vraiment très agréable à lire. Alors oui, la narration via la lettre à feu Karen est moins intéressante que la discussion Banner-Samson dans Hulk Gray, mais le récit marche bien, parce que les personnages sont super attachants, que ce soit Foggy, Matt ou Karen, et que l'esprit de l'époque y est vraiment super bien retranscrit. Revivre le triangle amoureux du début, ces amourettes innocentes, les ennemis improbables en costumes bariolés, Daredevil dans son uniforme Jaune et Rouge qui fait son job en souriant, le passage des 4F dans leur Fantasticar... C'est vraiment hyper agréable à lire, ça fait vraiment plaisir à lire, surtout que l'histoire est bien menée.
En outre, les dessins de Tim Sale sont bien entendus superbes. Les pages en lavis de gris avant et après le flash-back qui fait l'essentiel de la mini sont justes à tomber. C'est sublime. Et le reste est superbe aussi, avec un découpage ultra maîtrisé, des personnages expressifs et bien maîtrisés.... Vraiment rien à redire. Du très bon boulot.
Voilà donc une excellente mini qui nous replonge avec plaisir dans la période 60's de Daredevil, avec cette innocence irrésistible que j'aime personnellement beaucoup. Bon et je suis plus familier de Daredevil que de Hulk, donc forcément la mini me parle ici un peu plus. Ceux qui veulent du Daredevil bien sombre peuvent aller voir ailleurs (surtout que c'est pas les histoires de qualité qui manquent), mais pour les autres, il y a de quoi se régaler.