Récemment, je vous ai parlé des comics meurtriers de chez Marvel, le genre qui te détruit des équipes mythiques de l'univers des super-héros. Les deux cas évoqués, Avengers : Disassembled et X-Men : La Fin, n'étaient que des brouillons de ce qu'aurait pu être un chef-d'oeuvre, des esquisses trop primaires d'oeuvres méritant une bien meilleure complexité. Et le truc amusant dans l'histoire, c'est qu'il faudra lire un DC pour tomber sur un drame de qualité exemplaire, et qui marque vraiment.
Crise d'Identité, c'est un peu ce modèle d'intrigue que l'on voudrait tous lire ou écrire : maîtrisée de bout en bout, rythmée comme pas deux, stylée jusque dans ses dialogues, tout est fait pour fournir au lecteur une qualité régulière et agréable. Il n'est pas d'éléments qui manquent d'appui, de développement; tout est expliqué, et tout ce qui est expliqué possède un but propre, une visée particulière. En somme, l'on pourrait dire qu'ici, tout est lié.
Une plume tenue de main de maître par un excellent auteur ( Brad Meltzer ), donc. Sauf que le qualité se trouve aussi dans l'esthétique de l'oeuvre, très soignée, pour ne point dire qu'elle est efficace à tous les instants. Le coup de crayon se révèle fin, habile et raffiné, avec cette vivacité particulière que l'on pourra trouver sur tous les visages. Même si certains regards sont parfois un peu moins réussis que le reste, il n'en demeure que c'est vivant, dynamique et sobre.
Voilà donc un très bon comic, avec un travail d'écriture remarquable sachant monter en apothéose jusqu'au climax final, faisant mousser les émotions et nous offrant nombre de séquenes fortes et marquantes. Il n'est nul doute qu'avec sa rédaction de folie et ses dessins de haute voltige, Crise d'Identité se caractérise comme étant une perle rare dans l'univers des comics, un excellent ouvrage proche du chef-d'oeuvre. A noter une petite surprise à la fin de l'édition d'Urban, avec de belles petites aventures supplémentaires. Un must have.