Ultimo est le nouveau fer de lance de la collection Shônen Up de Kazé Manga. Son lancement a été accompagné par beaucoup de publicités.

Il faut dire que sur le papier, ce manga a de quoi susciter la curiosité d'un large public. Il se présente comme la réunion du monde du comic et des mangas, avec sur la couverture la présence de deux grands noms.

Le premier est celui d'Hiroyuki Takei, mangaka connu pour avoir réalisé Shaman King. Ce n'est donc pas le premier venu dans le monde du manga. Mais c'est surtout le deuxième nom qui interpelle : Stan Lee.

Pour ceux qui ont vécu dans une grotte afghane au cours des dernières décennies, c'est le papa de nombreux super-héros Marvel comme Spiderman, Thor, X-Men, 4 fantastiques.... C'est un peu une légende vivante du comics.

Voir ces deux pans du neuvième art se réunir dans une œuvre a de quoi nous faire saliver sur le papier. Rien que l'idée de réunir ces deux cultures, ces deux manières de raconter et illustrer une histoire me fait fantasmer.

Pourtant après la lecture, il faut avouer que c'est un pétard mouillé, une déception. Non pas qu'Ultimo soit mauvais, loin de là, mais c'est un shônen comme il y en a tant d'autres. On était en droit d'en attendre plus

A aucun moment je n'ai perçu la Stan Lee touch, ou pour être encore plus clair, je n'ai vu aucune inspiration comic. J'ai eu la désagréable impression que le nom de Stan Lee était juste un argument purement marketing. Pour moi ce n'est pas la réunion du comic et du manga, mais bel et bien un manga uniquement, et bien encré dans les codes du genre.

La seule touche de l'américain est son cameo, avec ce Dunstan qui lui ressemble fortement. D'ailleurs, c'est un peu la spécialité du monsieur. Si vous regardez les adaptations de ses héros Marvel, il n'est pas rare de le voir faire une apparition.

Ultimo est juste un manga sympa, ce qui n'est pas assez aux vues de ces noms.

L'histoire des deux marionnettes dotées de vie et possédant des pouvoirs n'est pas des plus originales, surtout quand elles sont là pour illustrer l'éternelle bataille du bien et du mal. Ce qui l'est déjà plus, c'est le fait de jouer sur deux époques. Même si le procédé est souvent utilisé, il laisse quand même beaucoup de possibilité au niveau du scénario, ce dont ne se prive pas le mangaka. Ainsi, des flashbacks sont disséminés de temps en temps, ce qui permet de ménager le suspens. Ils en découlent ainsi des révélations intéressantes et ds clés d'intrigues sont dévoilés. Les auteurs s'amusent à lier le passé et le présent avec des « constantes » dans les deux époques.

Nul doute que cette relation entre le Japon du 12ème siècle et celui du 21ème est au centre de l'histoire. De plus le personnage principal du japon actuel est lié d'une manière ou du nôtre au premier maitre d'Ultimo.

Un autre avantage dans cette construction réside dans le fait qu'une longue période est passée sous silence. Derrière, ça signifie que les auteurs peuvent imaginer plein de choses.

Au niveau de son scénario, Karakuridôji Ultimo, malgré un certain classicisme, a un véritable potentiel. Et ce d'autant plus que la fin du volume, nous laisse présager d'un titre plus ambitieux, plus épique et peut-être plus complexe qu'au premier abord.

Néanmoins, ça n'occulte pas un déroulement et des rebondissements un peu stéréotypés et convenus (surtout dans la première partie du tome).

Graphiquement, même si le trait de Takei est plutôt maitrisé. On a l'impression qu'il s'éclate avec le design de ces karakuridôji et leurs attaques. Le problème, c'est que certains choix de mise en page et de choix d'angle sont discutables. On a parfois du mal à saisir ce qu'il se passe ou voir le design d'une attaque. C'est surtout vrai lors des phases de combat des marionnettes, que je ne trouve pas forcément très lisibles et claires.

Pour le reste, les décors sont nombreux et fins avec pas mal de détails, le tramage de qualité. Pourtant si la copie est propre, le dessin ne m'a pas plus emballé que ça.

Pour conclure Karakuridôji Ultimo n'a pas tenu ses promesses sur la papier. Ce manga ne se montre pas à la hauteur des attentes associées aux noms de Stan Lee et Hiroyuki Takei. On ne ressent pas l'inspiration comic. C'est un manga pur et dur, un shônen avec ses codes. Si le nom de Stan Lee n'était pas mentionné on penserait que c'est un manga comme les autres.

Même si on peut être déçu de ne pas se retrouver face à un chef d'oeuvre, Ultimo n'en demeure pas moins un titre accrocheur et sympathique. Malgré un postulat assez classique et basique, on prend plaisir à la lecture. La fin du tome nous laisse présager de bonnes choses pour la suite. Au final, ce titre se révèle prometteur sous réserve qu'on oublie le nom de Stan Lee.

Le tout est servi par un dessin de Takei de qualité mais qui manque un peu de piquant. Un bon manga, prometteur mais classique. J'ai quand même hâte de lire la suite.
Kameyoko
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le 8 déc. 2010

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Kameyoko

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