« J’étais enfin devenu le type que je voulais être. » KICK ASS

Remettons un peu en perspective les éléments qui marquent le départ de cette dernière ligne droite : Kick Ass et la Justice Forever doivent s’entraîner pour libérer Hit Girl de prison, cette dernière, en prison, est en passe d’être confrontée par le psychologue carcéral à sa mère afin qu’elle stoppe ses pulsions meurtrières, le Mother Fucker a échappé de peu à la mort, et enfin, le dernier frère Genovese en vie magouille pour redorer le blason familial parmi la mafia et les flics corrompus de New York.

Et pour conclure les aventures de Kick Ass et Hit Girl, on retrouve invariablement Mark Millar au scénario et John Romita Jr. aux dessins. Le ton est assez éloigné, voire en rupture, avec les deux précédents tome et ce ne pouvait être qu’une bonne chose pour renouveler (ou plutôt terminer) la série.

En France, Kick Ass 3 est sorti dans un premier album : Civil War regroupant les cinq premiers issues en mai 2014, puis en septembre 2014, sort Le début de la fin qui regroupe les issues six à huit, les derniers de la série.

Il faut attendre novembre 2014, pour que Kick Ass 3 soit édité en entier, avec les huit issues, dans un album Deluxe chez Panini Comics comprenant donc :

Kick Ass 3 #1 Evil Prev (juin 2013)

Kick Ass 3 #2 The Big Bad ! (juillet 2013)

Kick Ass 3 #3 (septembre 2013)

Kick Ass 3 #4 Real-Live Civil War ! (septembre 2013)

Kick Ass 3 #5 Size Matters ! (novembre 2013)

Kick Ass 3 #6 (février 2014)

Kick Ass 3 #7 Oh No ! (avril 2014)

Kick Ass 3 The Grand Finale ! #8 (août 2014)

La première partie de ce dernier tome sent le sapin : l’intrigue est plus simpliste que d’ordinaire et les retournements de situation sortis de nulle part. Rien de tel pour faire avancer l’intrigue, mais quelle déception si on apprécie les personnages qui sont spécifiquement à l’origine de tels retournements de vestes. Toutefois, cette première partie où l’on se demande si tout part à vau-l’eau est sauvée par un efficace flashback narrant l’entraînement de Hit Girl par Big Daddy, notamment la première fois où le père a obligé la fille à commettre l’irréparable en tuant des délinquants sélectionnés par ses soins. L’effet irréaliste et absurde de ces scènes continue de faire sensation et de conférer un caractère hors-normes au personnage de Hit Girl.

La seconde partie de l’aventure est quant à elle beaucoup plus plaisante. Mark Millar joue avec minutie des détails que peut repérer le lecteur afin de lui offrir un final détonnant quant à la résolution de l’intrigue générale. Comme le pressent d’ailleurs Kick Ass, lui et Hit Girl sont probablement amenés à ne plus se revoir tant les probabilités jouent contre eux avant de se lancer dans la fureur de l’affrontement. De l’action, de l’astuce et un sacré suspense donnent corps à ce final rassasiant pour le lecteur.

L’épilogue quant à lui est de bonne facture. Le lecteur ressent sincèrement que quelque chose a changé et que plus rien n’est comme avant depuis l’aventure de Kick Ass et de ses compagnons. Mark Millar en profite d’ailleurs pour faire un message positif vis-à-vis de son média de prédilection et inscrire définitivement les aventures de Kick Ass dans une filiation spirituelle avec Batman. Si la caractérisation du personnage de Big Daddy comme un ersatz de la réalité du chevalier noir pouvait nous mettre la puce à l’oreille, tout comme les références placées ça et là sur cet univers, Millar souligne plus volontiers cette filiation dans ce dernier recueil et nous offre une grille de lecture intéressante pour l’ensemble de cette aventure.

Tout est bien qui finit bien, Mark Millar et John Romita Jr. apparaissent très contents d’eux-mêmes dans les remerciements en fin d’ouvrage. Cependant, nous, les lecteurs, on regrette certains twist finaux assez décevants et une résolution un peu trop rapide.