Avec des titres comme Year One ou The Dark Knight Returns, le célèbre Caped Crusader aura illuminé de sa présence ténébreuse les étalages de comic-books des années 80, revenant définitivement sur le devant de la scène après des années d'errances éditoriales. Sur l'impulsion du graphiste Brian Bolland, le héros masqué allait connaître une de ses plus belles représentations en 1988 avec The Killing Joke, scénarisé par Allan Moore.
Mais plus que de Batman, il est surtout question dans The Killing Joke de son ennemi juré, de sa nemesis ultime: le Joker. En s'interrogeant sur les rapports violents et sur la haine farouche opposant les deux figures antagonistes, les auteurs s'attardent sur le passé du mythique criminel, ou du moins sur une des multiples possibilités.
S'appuyant sur un récit datant de 1951, The Man Behind the Red Hood, Moore et Bolland donnent naissance à un pur diamant noir, à une histoire aussi courte que marquante, influençant peut-être malgré eux les aventures à suivre du Dark Knight, qu'elles soient dessinées ou cinématographiques. Une plongée fascinante dans l'esprit d'un grand malade, s'achevant sur une note extrêmement grinçante, d'une beauté formelle proprement ahurissante, le jeu sur les couleurs touchant au sublime.
Bien que très bref, The Killing Joke est un album qu'il vous faudra absolument découvrir si vous souhaitez approfondir votre culture BD, un pur bijou à l'importance capital dans l'univers DC de par son ton, son histoire et son graphisme. Une bombe qui, pourtant, n'aura pas satisfait pleinement Alan Moore.