Batman : The Killing Joke, avec un Alan Moore bien sage au scénario et un Brian Bolland de haute volée au dessin, est un one-shot racontant un énième affrontement entre le couple d'antagonistes le plus célèbre de l'univers des comics. L'histoire s'ouvre sur un Batman venu parler avec un Joker sous les verrous d'Arkham pour tenter de trouver une solution pacifique à leur affrontement perpétuel, craignant qu'à terme l'un d'entre eux finisse fatalement par tuer l'autre... Diantre! Le Joker s'est évadé, que peut-il bien avoir à l'esprit? Quelle terrible machination va-t-il bien pouvoir ourdir?
Le Joker est le personnage principal de cette bande dessinée. Une grande partie de l'album traite en effet de ses souvenirs (et non de son passé), du traumatisme qu'il a subi et l'a rendu fou dangereux. Le parallèle s'établit de lui même avec Bruce Wayne, renforçant leur intimité dans leur inimitié respective.
Violent dans la forme comme dans le fond, je retiendrai surtout de The Killing Joke la qualité bluffante des planches de Brian Bolland. Le Joker est croqué avec minutie, ses expressions sont tour-à-tour pathétiques, terrifiantes ou angoissantes, les décors sont grandioses et Batman en impose, tout simplement.
Sur le fond, l'histoire semble tronquée, rabougrie, comme privée de quelques planches supplémentaires capables de mieux poser une ambiance et surtout un propos pas inintéressant sur la folie, mais finalement vite expédié dans une conclusion trop rapide et furtive.
Une chouette lecture d'aventure de l'homme chauve-souris, pas le monument annoncé pour autant...