"Kingdom", l'histoire d'un jeune esclave rêvant de devenir le plus grand des générals chinois, à l'époque des Royaumes Combattants. Son épopée commencera par sa rencontre avec le futur Qin Shi Huangdi, chassé de son palais par un coup d'Etat fomenté par son petit frère.
On aura du mal à trouver des défauts à Kingdom, fresque épique s'étendant sur près de 45 tomes (toujours en cours) et étrangement méconnue en France.
Le manga dresse une galerie de personnages pour la plupart très bien écrits, écriture les rendant attachants et/ou participant à l'impression de grandeur et de puissance qu'ils dégagent. On s'émouvra de la croissance, au fil des années, du héros, croissance à la fois extérieure, à mesure qu'il devient plus puissant et monte en grade au sein de l'armée, et intérieure, à mesure qu'il est confronté aux différentes facettes de la guerre et que sa vision du monde change. Cette croissance du héros se fera en parallèle de celle de ceux qui l'entourent et du changement du monde dans lequel ils évoluent.
Le manga parviendra ainsi à très efficacement faire passer des émotions.
De plus, la période où prend place l'action est très intéressante, et, même si les différents rapports diplomatiques sont certainement très romancés, ils sont néanmoins assez fouillés et bien expliqués, ce qui permet de donner un contexte géo-politique très réaliste à l'univers.
Les batailles, ayant une place centrale dans le manga, font l'objet de stratégies réfléchies et bien exposées, parfois un peu complexes, ce qui permet de les rendre crédibles et palpitantes.
Mais ce réalisme des batailles passe aussi par le dessin, incroyablement précis et regorgeant de détails, accompagné par un découpage dynamique, ce qui donne des combats à la fois beaux et clairs. Un travail incroyable sur les ombres est aussi effectué. Chaque planche est un vrai bijou.
Le dessin permet aussi de faire passer la puissance et l'"aura" de certains personnages grâce à un jeu avec les proportions et la contre-plongée pas forcement très subtil mais diablement efficace.
Bref, "Kingdom" est une perle injustement méconnue à découvrir immédiatement.