Kingdom Come par samizo_kouhei
La lecture de Kingdom Come m'a procuré un choc égal à celui causé par Watchmen, alors qu'il s'agit de son opposé en termes d'univers. Là où l'oeuvre d'Alan Moore était une déconstruction des super-héros et avait donné le point de départ (à son corps défendant) de l' "âge sombre" des comics des années 1990, marqués par l'irruption d'anti-héros cyniques et violents, Kingdom Come entend déconstruire ce même âge et restaurer le prestige des super-héros des âges d'or et d'argent.
Kingdom Come commence avec les visions apocalyptiques d'un mourant sur son lit d'hôpital. Son ami, le révérend Mac Kay, est emmené par le Spectre pour tenter de comprendre ces visions. Le premier épisode (sur quatre) nous montre le retour de Superman, qui s'était retiré suite à un drame personnel et après que le public l'ait désavoué, préférant les solutions radicales des nouveaux "méta-humains", dont le chef de file est un certain Magog (qui au delà de ses inspirations bibliques est un sosie de Cable de Marvel Comics). Mais après une terrible erreur, ce dernier disparaît à son tour et les "méta-humains", désoeuvrés, après avoir éliminé la plupart de leurs ennemis, se battent entre eux au mépris des vies civiles. Superman, rassemblant ses anciens collègues, tente de restaurer l'ordre, mais cela ne se fait pas sans heurts ni inquiétudes ...
Cette oeuvre, au delà d'un vibrant hommage à l'âge d'or des comics, aborde bien d'autres thèmes : la place des surhommes dans le monde, les relations entre la "Trinité DC" (Batman / Superman / Wonder Woman), les limites d'un super-héros dans la quête du Bien, la nature du super-héros.
Les peintures d'Alex Ross sont sublimes.