Le héros des enfants
Ce tome fait suite à Klaus - Tome 01: La Véritable histoire du Père Noël (épisodes 1 à 7) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait une erreur de s'en priver. Il comprend les 2...
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le 12 avr. 2020
Ce tome fait suite à Klaus - Tome 01: La Véritable histoire du Père Noël (épisodes 1 à 7) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait une erreur de s'en priver. Il comprend les 2 numéros spéciaux, initialement parus en 2016 et 2017, écrits par Grant Morrison, dessinés, encrés et mis en couleurs par Dan Mora, avec l'aide de Doug Campos pour la mise en couleurs de la première histoire. Il comprend également les couvertures alternatives réalisées par Dan Mora (*3), Cameron Stewart, John Cassaday, Frank Quitely. Il se termine par 4 pages d'études graphiques de Dan Mora, et 4 pages de photographies de son atelier.
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Klaus and the witch of winter (45 pages) - Le soir de Noël, un père déguisé en père Noël entre dans la chambre de ses enfants. Il la trouve saccagée, et ses enfants ne sont pas à l'intérieur. La fenêtre est grande ouverte et il y a des traces de neige à l'intérieur. Un individu surgit derrière lui à la porte de la chambre : Klaus avec son pourpoint rouge, son épée sur le dos et des chaînes autour de son bras droit et de son torse. Le père lui abat la batte de Baseball sur le cou, ce qui n'a aucun effet si ce n'est de la briser. Klaus explique au père qu'il a été emprisonné sur la Lune pendant plusieurs décennies. Lilli, la louve blanche de Klaus, franchit elle aussi le seuil de la porte sur ses entrefaites. Klaus indique au père qu'il va s'occuper de retrouver ses enfants, et il le plonge dans un profond sommeil pour éviter d'avoir à l'emmener avec lui. Ailleurs Ben et Naomi, les 2 enfants, découvrent qu'ils sont dans une sorte de fabrique à la chaîne de pantins humanoïdes. La maîtresse des lieux arrive pour se faire connaître.
Alors qu'il n'avait pas forcément envie de connaître la jeunesse du Père Noël, le lecteur avait été conquis par le premier tome réalisé par les mêmes auteurs. En effet, Dan Mora a réalisé des planches superbes restituant le merveilleux du personnage principal, dans des décors splendides. Le scénariste avait réalisé une histoire facile à suivre, un héros valeureux avec une touche de tragique, et des hauts faits spectaculaires. Il en attend donc autant, si ce n'est plus de ce nouveau tome. Cette première mission commence avec un dessin en double page montrant l'état de la chambre dans un angle de vue du dessus en biais très impressionnant. Le lecteur peut apprécier à plusieurs reprises le sens du spectaculaire de Dan Mora : le crash du traîneau dans une forêt enneigée, Klaus se battant à coup de grand tronc d'arbre, la nouvelle architecture extérieure de l'atelier, le hall des héros, une envolée somptueuse du traîneau. Mais de page en page, il éprouve une petite sensation de manque.
Il devient vite apparent que Dan Mora focalise son énergie sur les personnages plus que sur les décors. C'était déjà le cas dans le premier tome, mais pas dans une telle proportion. Il profite des ténèbres qui règne à l'intérieur de l'atelier pour se contenter d'arrière-plans noirs, et la neige à l'extérieur fournit un environnement facile à représenter avec du blanc. Les scènes d'action restent spectaculaires, avec l'ampleur des destructions occasionnés par les combats. Effectivement, les personnages présentent plus de caractéristiques dans chaque planche : Klaus et son pourpoint rouge, son apprenti et ses habits d'un autre âge, Spoonlicker avec son nez impossible et ses sourcils hors de contrôle, et bien sûr la magnifique sorcière de l'hiver, même si elle n'apparaît pas dans beaucoup de cases.
Comme pour le tome précédent, Grant Morrison a imaginé une intrigue linéaire et simple. Klaus part à la recherche des enfants avec sa louve. Il parvient dans un bâtiment appelé l'atelier, où il retrouve son apprenti. Pour un lecteur de comics, il se produit alors un rapprochement irrépressible avec la série Fables de Bill Willingham. Le scénariste a choisi de piocher dans les contes, et l'utilisation qu'il en fait est beaucoup plus basique que ne l'avait fait Willingham avec le même personnage. De même l'affrontement contre les bonhommes de neige apparaît assez plat, à la fois par son déroulement convenu, à la fois par une mise en scène qui manque de souffle. Morrison surprend quand même le lecteur avec la motivation de la sorcière de l'hiver, très ancrée dans la réalité environnementale.
Le lecteur lit cette première aventure avec le plaisir de retrouver l'étonnant Klaus, mais un peu frustré par le manque d'ampleur de la narration visuelle, et par le déroulement trop prévisible de l'intrigue.
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Klaus and the crisis in Xmasville (48 pages) - Le 8 août 1985, la famille Bright (le père, la mère Charlotte, et leurs 3 enfants) arrive en voiture, dans une petite ville du Delaware, avec la surprise de constater qu'il neige. Alors qu'ils arrivent au centre-ville, ils remarquent que les quelques habitants encore dehors sont tous habillés en père noël, avec une barbe blanche pour les hommes comme pour les femmes. Le père rentre dans la supérette de la station-service pour faire quelques emplettes, mais il se retrouve encerclé par des pères noël, alors que les lumières s'éteignent brusquement. Il se précipite dehors pour faire signe à sa femme, encore dans la voiture, de fuir, mais trop tard. Kate, la mère de Charlotte Bright, utilise un pistolet de détresse que Klaus lui avait laissé en 1931 pour l'appeler. Klaus comprend tout de suite ce qui se passe dans la petite ville de Xmasville. Il s'y rend en traîneau avec Lilli.
Cette deuxième mission pour Klaus débute de manière plus second degré que la première, car il y d'immenses panneaux publicitaires sur les immeubles de Xmasville, vantant un soda appelé Pola Cola. Le lecteur se souvient de la légende urbaine qui veut que la firme Coca Cola ait inventé le père noël habillé de rouge dans les années 1930. Elle l'a en tout cas utilisé à des fins promotionnelles de son produit, diffusant ainsi cette image à grande échelle et fixant cette représentation dans l'imaginaire collectif. Effectivement, Klaus doit déjouer le plan du fondateur de la ville de Xmasville pour essayer d'accaparer l'image du père noël. Pour cette deuxième histoire, Dan Mora est revenu à un mode de dessin beaucoup plus traditionnelle, avec un détourage des formes, réalisé à l'encre noire, et des couleurs donnant moins l'impression de peinture directe. Il s'investit plus dans la représentation des décors, non pas en les dessinant plus régulièrement, mais en faisant preuve de plus d'inventivité. Le lecteur peut apprécier la rue principale de Xmasville dans une double page, la première intervention de Klaus à Xmasville dans les années 1930, le double maléfique de Klaus rappelant un peu Spawn, une sorte de Batcave futuriste, le château du gel réalisé à l'aquarelle, ou une nouvelle chevauchée cosmique en traîneau. À la fois le niveau de spectacle augmente fortement, à la fois les dessins reviennent dans un registre un peu plus proche de celui des comics de superhéros.
Grant Morrison réalise à nouveau une intrigue linéaire, évoquant un affrontement passé. Plus encore que dans la première histoire, Klaus se rapproche lui aussi de la formule du superhéros. Il porte un costume ajusté avec une cape, et il manie une épée. Il dispose d'une force surhumaine, et il combat des individus avec des superpouvoirs. Lilli joue le rôle d'assistant (sidekick), même si ce n'est pas une adolescente. Klaus progresse sans coup férir, habité par un altruisme remarquable. D'un côté, il s'agit d'un récit qui se lit d'une traite, avec un sourire aux lèvres, que ce soit pour l'objectif de devenir propriétaire de l'image du père noël par un plan échevelé avec une force de frappe inattendue. Le lecteur s'amuse à voir représenter le rêve du grand-père pour détruire les valeurs attachées à Noël, et à traîner dans la boue ce que représente le père noël. D'un autre côté, le lecteur a l'impression de lire une histoire de superhéros, vaguement parodique. Ce n'est pas forcément ce qu'il venait chercher, car dans le premier tome Grant Morrison avait réussi à éviter la parodie pour rester dans l'hommage élégant, et les dessins de Dan Mora inscrivait l'histoire dans le registre du conte merveilleux. Pour cette histoire, le merveilleux a disparu au profit d'un récit plus dans le second degré et l'amusement, ce que les 2 auteurs réussissent plutôt bien.
Cette deuxième histoire ne correspond pas aux attentes implicites du lecteur qui aurait souhaité retrouver le ton de la première saison. Il s'agit plus d'un récit parodique, évoquant les conventions des histoires de superhéros. Par contre, dans ce deuxième registre, il s'agit d'une histoire inventive au rythme rapide.
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Ce deuxième tome n'est pas forcément à recommander aux lecteurs qui ont apprécié le premier car ces 2 histoires ne s'inscrivent pas exactement dans le même registre. La première correspond à un conte dans lequel le père noël va retrouver 2 enfants, avec l'intégration d'un autre personnage de conte, et un élément écologique. La deuxième histoire relève plus de la parodie, avec une intrigue bien ficelée, et des références aux conventions de superhéros au sens large. Pour apprécier ces 2 récits, il faut accepter que les auteurs ont un peu changé d'optique..
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le 12 avr. 2020
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