A l’instar de Blue Exorcist, Kuroko no Basket fait tranquillement son trou sur le marché japonais, et bénéficie de l’engouement provoqué par la diffusion de son adaptation animée ; il se pose dores et déjà comme un candidat sérieux pour remplacer les grands classiques du shônen, qui s’approchent dangereusement de la fin.

Comme son nom l’indique, il s’agit d’un manga sportif, plus exactement consacré au basketball. Un univers déjà largement traité au Japon, notamment à travers le célèbre Slam Dunk. Mais Kuroko no Basket part de deux idées originales, qui lui permettent de se démarquer.
Là où de nombreuses séries suivent la formation d’une équipe invincible, celle-ci prend le contrepied en racontant ce qui se passe après la formation d’une telle équipe, alors que ses membres – réputés les meilleurs de leur génération – se sont dispersé à travers tout le Japon. Le mangaka va d’ailleurs essayer de maintenir le plus longtemps possible le mystère autour des différents joueurs en question ; si certains apparaissent rapidement dans l’histoire, d’autres ne font leur apparition que tardivement.

L’autre idée intéressante de ce manga, c’est son héros qui donne son nom au manga : Kuroko. Il ne s’agit pas d’un butor naturellement talentueux comme le sont de nombreux héros de shônen (ni même un mollusque qui attire les filles comme un aimant sans raison apparente), mais un garçon chétif, pas spécialement sportif, limite insignifiant, mais qui a conscience de ses forces et de ses faiblesses, et qui les exploitent de son mieux pour créer des techniques hors-normes. Son style atypique sera d’ailleurs l’occasion de quelques gags récurrents.

Kuroko no Basket se situe à mi-chemin entre la série sportive ultra-réaliste et celle qui ne refuse pas de tomber dans le délire. Ce manga parait globalement sérieux, sauf qu’il existe parmi les joueurs quelques individus très identifiés, aux techniques parfois furieusement surréalistes.
Cela vaut aussi pour l’histoire : passées ces particularités, nous avons un manga sportif somme-toute classique, avec son lot d’adversaires toujours plus forts, ce besoin de progresser sans cesse, et tout ce qui va avec ; l’humour est par contre plus présent que dans la plupart des séries du genre. Par rapport à la référence absolu du manga sur le basketball, Slam Dunk, le dessin n’arrive pas à la cheville de celui de Takehiro Inoue, par contre les matchs ont l’avantage majeur d’être plus concis, donc moins lassants.

Ce manga tire sa force de ses personnages, à commencer par sa Génération des Miracles et la nouvelle équipe de Kuroko. Pour le reste, la première qualité de Kuroko no Basket – qui n’en est pas vraiment une – c’est d’être bien fait, et de ne souffrir d’aucun défaut majeur. Rien d’exceptionnel, c’est surtout un manga consensuel. Le physique avantageux de certains protagonistes masculins a toutefois un effet notable sur une catégorie très spécifique du lectorat féminin, ce qui explique partiellement son succès actuel.
Comme tout shônen bien fait qui se respecte, celui-ci se laisse lire avec plaisir, les tomes s’enchainent, il y a de l’action et – étonnamment – l’issue des matchs n’est pas toujours évidente.
Ninesisters

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