Depuis son apparition dans Une Étude en rouge en 1887 et malgré la fin officielle de ses aventures en 1927, Sherlock Holmes n'a cessé d'inspirer la littérature, le cinéma, la radio, la télévision et bien sûr la bande dessinée.
Dans le cas présent, Luc Brunschwig prend le lecteur à contre-pied en le faisant douter du soit-disant génie de Holmes. En effet, le récit s'appuie sur le fait que Watson a mis deux ans à raconter les dernières heures de son ami. Pourquoi a-t-il mis si longtemps ? D'ailleurs pourquoi Holmes n'a-t-il jamais parlé du Professeur Moriarty à son confident alors qu'il est censé être le plus grand criminel de son époque ? Et sa mort s'est-elle vraiment passée comme Watson le croit ? Après tout il n'y a pas eu de témoins de l'affrontement. Bref, tout est remis en question et comme le docteur Watson, le lecteur ne sait plus à qui se fier ni à quelle version des faits s'en tenir.
Ce doute constant est accentué par l'excellent travail graphique de Cécil avec un trait réaliste, un dessin très détaillé, une mise en lumière experte et l'utilisation d'un monochrome bleu-gris qui fait planer une atmosphère pesante sur la série.
Une série de haute volée, à lire absolument qu'on soit sherlockophile (j'ai vérifié, ce mot existe !), bédéphile, amateur de polar, d'intrigues très bien ciselées, d'illustrations somptueuses ou tout cela à la fois.