S'il ne s'était agi que de noter le graphisme, cet opus aurait lui aussi pulvérisé les scores... mais une petite réserve me retient de lui mettre le maximum, et c'est ingrat, me direz-vous, pour un ouvrage de cette qualité. Car le maximum, il le mérite amplement, si on se livre à une évaluation relative, en comparaison de tout ce qui se publie en une année... Mais voilà, le tome 1 a créé un précédent, une attente, et a placé la barre à un niveau stratosphérique. Que les premières pages du 2 atteignent, voire dépassent. Alors, pourquoi une réserve ? Eh bien parce qu'au moment de la révélation finale, quand enfin on caresse du doigt les pages qui délivrent la totalité du secret évoqué à demi-mots depuis le début, on ne découvre pas grand-chose de nouveau. A mon sens, il aurait fallu garder une partie de texte bien roborative, littérairement parlant, pour éclairer le passage qu'on connaissait déjà d'une lumière nouvelle. Et là, on a l'impression que, comme dans une bande-annonce de comédie, on a vu les meilleurs moments depuis longtemps et que le reste n'apporte pas grand-chose. Je vous l'ai dit, c'est ingrat, parce que ça finit malgré tout en apothéose... Mais il aurait fallu qu'Umberto Eco soit encore de ce monde pour écrire le dernier chapitre, c'est tout. Un truc à la fois hermétique et incandescent, à la hauteur des mârveilleux dessins de Pedrosa, qui d'un coup s'effacent devant le texte... un texte étique et éventé. Bref, je n'en rajoute pas une couche, parce que ça vaut malgré tout amplement la lecture, l'achat et les louanges. D'ailleurs je vais me relire l'ensemble de ce pas, j'y trouverai certainement de nouvelles raisons de m'enthousiasmer.