La Voie du Rapace

Entrée en scène de Quanah-n’a-qu’un-œil, jeune chef indien décidé à entretenir le feu de la guerre dans le cœur des navajos, assoiffé de sang, aussi bassement et aveuglément raciste que le major Bascom. Connu des siens sous le nom d’Aigle Solitaire, il infiltre le convoi d’armes emmené par le lieutenant Blueberry et l’intendant O’Reilly du Texas vers Camp Bowie, où son régiment de Fort Navajo se retrouve affecté en vue d’une importante offensive.

Le lieutenant Blueberry, après avoir ramené le jeune Stanton sain et sauf, n’a toujours qu’une idée en tête, stopper la guerre, et ne garde son poste que porté par cet espoir. La route est longue, l’occasion de nombreux paysages différents des premiers volumes. Quanah, éclaireur, y multiplie

traitrises et traquenards,

ralentissant le convoi, le laissant à la merci des indiens.

Dans la lignée des rythmes mis en place et de l’intensité dramatique déjà à l’œuvre, avec le même enjeu de fond, primordial, Jean-Michel Charlier développe l’univers du lieutenant, ajoute de nouveaux personnages comme autant d’obstacles, raconte l’immensité sauvage et dangereuse de l’ouest avant la conquête, et confirme l’entêtement, l’intelligence et le dévouement de son héros. Jean Giraud affirme un peu plus ses personnages, le lieutenant en tête, qui prend des airs familiers, s’amuse avec des seconds rôles, comme l’intendant O’Reilly, et continuer de dessiner un ouest immense, lumineux et solaire.

Magnifique.