Retour poussif dans l'Ailleurs

Ce début de deuxième cycle de la série – nettement pressenti à la fin du tome 3 – nécessitait un renouvellement de l’amorce de l’intrigue, sortant un peu de la visite clandestine d’écoliers dans une maison abandonnée. Là, c’est Rebecca qui est malade – et qui ne pourra guérir qu’en revenant dans l’ « Autre Monde » ; de plus, elle est encouragée en ce sens par un fantôme (on verra de qui) qu’elle est la seule à percevoir. Mine de rien, ce discours rejoint pas mal les schémas mystiques à la mode dans le New Age : l’Esprit-Guide qui rend malade le vivant jusqu’à ce qu’il comprenne comment il doit réorienter sa vie...

Le problème scénaristique, c’est que tout le monde était parti de son côté à la fin du Tome 3, et voilà qu’il va falloir trouver des prétextes pour reconstituer l’équipe ; assez habilement, la convocation des divers personnages est l’occasion d’esquisser des tranches de vie assez réalistes (la série se doit d’être proche du vécu de ses jeunes lecteurs). Déjà, les personnages ont grandi : on est dans la tranche d’âge 12-13 ans, les cheveux ont un peu poussé. Maxime, le plus grand, traîne avec des voyous qui font des petits coups minables. Noé veut empêcher ses parents de divorcer, et Rebecca se rend compte du sort subi par la maison mystérieuse dans notre monde moderne, trop moderne... et symbole de la perte du ravissement enfantin face aux élucubrations financières des adultes.

On passera sur l’invraisemblance avec laquelle les divers personnages plantent là leurs bons parents, pour disparaître sans autre sommation dans l’Autre Monde. Et puis il fallait trouver une explication au fait que l’on puisse à nouveau créer un passage pour y aller, alors que toutes les voies d’accès étaient coupées à la fin du Tome 3. Donc, on bricole dans l’intimité, et ça marche !

Il faut tout de même 46 planches pour entrer dans l’ « Ailleurs » et ses dangers. On attend que cela se corse un peu.