L’art de voler est l’histoire d’Antonio, père de Altarriba l’auteur. Ce récit biographique, narré à la première personne relate les crises et l'Histoire de l'Espagne et de l'Europe du 20ème siècle. L’arrivée des Franquistes, la résistance, la 2ème guerre, l’exil, beaucoup de thèmes abordés à travers les yeux d’Antonio. Narré à la première personne pour des raisons presque métaphysiques, nous explique l’auteur. Un prétexte lui permettant d’interpréter librement cette histoire comme si c’était la sienne. Une tromperie pour moi.
Le dessin est figé, lisse, peu expressif et parfois approximatif. Le dessin nuit à la compréhension d’autant plus que certaine fois c’est lui qui raconte l’histoire.
L’"originalité" de ce livre est la quantité d’anecdote qui accompagne l’histoire d’Antonio. Le récit est bourré de détail à tel point qu’on en vient à douter de la véracité du récit écrit après la mort du principale et quasi unique protagoniste. Les protagonistes, parlons-en. Le premier rôle est tenu par Antonio, le 2ème par Antonio et le 3ème par Antonio. Il y a Antonio et les figurants. Ce récit est tellement nombriliste qu’il en oublie de parler du contexte général et se contente de poser un cadre autour d’Antonio et de survoler l’Histoire.
Tout n’est pourtant pas mauvais. Historiquement on retiendra les camps d’espagnols républicains en France, on aurait aimé que les autres passages soit aussi bien traité que celui-ci. Est-ce la seule histoire racontée par son père que l’auteur se souvienne vraiment ? On est en droit de se poser la question. Enfin, il y a la trame émouvante du récit qui se conclut par le suicide d’un vieillard de 90 ans (mais librement interprété dans le détail, oui, parce que son père c’est comme si c’était lui….)
En lisant les commentaires, je pensais trouver un témoignage historique poignant tel Mause ou Persepolis, ma déception n’en fut que plus grande.