Le choc initial de la découverte de "Blacksad" - avec son principe séduisant d'appliquer un graphisme très Disney à l'univers du polar noir, très noir - passé, la fièvre est largement tombée autour de la série de Canales et Guarnido, aussi c'est sans grands enjeux que paraît ce quatrième tome d'une série qui semble avoir fait long feu. Et "L'Enfer, le silence" ne changera pas la donne : quelques idées séduisantes - le cadre de la Nouvelle Orléans en plein Mardi Gras, la rencontre de l'univers musical avec celui de la corruption politique, l'apparition d'un personnage mystérieux dont on imagine qu'il reviendra dans les prochains tomes - qui ne débouchent finalement sur pas grand chose : "Black Sad" souffre d'un clair déficit de poésie, d'âme, ce qui est rédhibitoire quand on s'essaye à une relecture de l'univers du polar sans pour autant en proposer une vision suffisamment post-moderne. La lecture de "l'Enfer..." reste plaisante, en particulier au niveau graphique (regardez les pages 34 et 35, superbes), mais sans plus... [Critique écrite en 2010]