Le canard aux palmes d'or
Tintin a du poil au menton, un reste de houpette blonde et la quarantaine bien tassée.Le grand reportage pour le Petit Journal, l'aventure, tout çà, c'est fini. Il s'est trouvé un boulot de preneur de son à la Maison de la Radio, et une jolie maman célibataire speakerine à la météo marine.
Oui, mais quand cette histoire de boites à musiques à compartiment secret tourne au vinaigre, son sang ne fait qu'un tour et ses vieux réflexes reprennent le dessus. Il fraternise aussi sec avec un vieux loup de mer, et s'emploie à recomposer le puzzle de bandes magnétiques savamment disséminées.
Cette transcription en BD d'un feuilleton de Radio France, bourrée de références plus ou moins explicites à l'oeuvre d'Hergé joue avec malice sur l'effacement des repères temporels (on y parle plus des Frères Jacques et de Pierre Dac que de Justin Bieber et Franck Dubosc) sans sombrer dans la nostalgie un peu rance façon Amélie Poulain.
D'un style graphiquement agréable, quoique plus proche de Dupuy et Berberian que de la ligne claire "canonique", l'album peut paraître un peu bavard au début, les textes du feuilleton initial étant semblent-ils reproduits en intégralité. Passé l'effort des premières pages toutefois, l'album se termine sans difficultés et vous fait regretter de ne pouvoir poursuivre sur le deuxième tome (à paraître) de cette série prometteuse.
Si votre vieux père aime les bandes-dessinées, offrez la lui et lisez là : vous ferez un heureux et vous passerez un bon moment.