Pour les adeptes de questionnement conjugal...

L’impudence des chiens est un album dont j’ai découvert l’existence en lisant un exemplaire du magazine dBD. Mon premier contact visuel avec les illustrations de Nicolas Dumontheuil a éveillé ma curiosité. Son trait s’avéré accueillant et chaleureux. Une lecture de l’interview des auteurs a confirmé mon attirance pour cette lecture. La thématique du scénario semblait originale et pourvue d’un certain potentiel. Rien ne s’opposait donc à ce que je me plonge dans ce mystérieux « congrès »…

« Le lit conjugal sera sans coup férir le champ de bataille du siècle à venir. » Cette phrase habite la quatrième de couverture. Elle laisse présumer un programme haut en couleur qui éveille la curiosité. L’intrigue se construit autour du comte François de Dardille qui voit son mariage menacé depuis que son épouse l’a convoqué à l’épreuve du « congrès ». À cette occasion, le mari devra être capable d’honorable l’être aimée au risque de voir leur union annulée en cas d’impossibilité. Étant difficulté dans la réalisation de ses obligations charnelles, le comte fait appel au marquis et à ses talents pour éveiller sa libido et préserver sa vie maritale…

L’histoire est basée sur une petite base de personnages. J’aurais même tendance à dire que le scénario se construit autour des pérégrinations d’un duo réussi qui croisent au hasard de leurs aventures des protagonistes voués à rester secondaires et oubliables. Ce duo est formé du comte François de Dardille et du marquis. Le binôme fonctionne bien. La fragilité du premier le rend attachant. La confiance et l’esprit libéré du second fait bien souvent sourire. Au final, nous suivons le parcours initiatique de l’un mené dans les pas frénétiques de l’autre.

À la manière d’une pièce de théâtre, le scénario est découpé en quatre actes. Ce partage est, de mon point de vue, assez anecdotique. En effet, le déroulement de l’histoire s’avère assez linéaire. Les événements s’enchainent de manière logique et prévisible. Le but narratif n’est pas de perdre ou de bousculer le lecteur. L’enjeu est davantage de nous offrir une succession d’étapes divertissantes. Je ne peux pas nier que j’ai souvent souri et que j’ai pris du plaisir à suivre les aventures du comte et du marquis jusqu’au le dénouement.

Les dessins sont l’œuvre de Nicolas Dumontheuil. Je dois dire qu’en découvrant les premières planches, j’ai eu le sentiment d’être plongé dans l’univers graphique de certaines de mes lectures de jeunesse. Le trait rond, les couleurs et l’expressivité des visages génèrent une ambiance collant parfaitement au ton et au rythme de l’histoire. Le souci du détail dans chaque image agrémente la narration d’une identité graphique très réussie.

Au final, L’impudence des chiens est un album original par sa thématique. Le ton de la narration et le style graphique qui l’accompagne fait de cet ouvrage un moment agréable et divertissant. Il répondra aux attentes de ceux qui souhaitent suivre des personnages attachants suivre des chemins peu usités. La lecture n’est pas mémorable mais elle est tout à fait sympathique…