Pour les adeptes de pensées positives chez les irréductibles...

L’iris blanc est le dernier opus en date de la légendaire série Astérix. Sa sortie est naturellement un des événements de l’année dans le monde du neuvième art. En effet, les aventures du plus célèbre des gaulois font partie de la culture de bon nombre de foyers. Cet album marquait l’arrivée au scénario de Fabcaro. Ce dernier est accompagné au dessin par Didier Conrad déjà là depuis Astérix chez les Pictes.


« Encore ? !! Ça ne peut plus durer ! ». Voilà les mots qui jaillissent de la bouche de Jules César quand il constate avec son entourage le nombre de mutineries et de désertions dans ses légions. Il exige des solutions pour freiner ces démissions. C’est alors qu’intervient Vicévertus, médecin-chef des armées. Il propose d’appliquer sa méthode « L’iris blanc » pour résoudre le problème. Le principe est de s’appuyer sur la pensée positive et sur une alimentation saine. Il affirme qu’un légionnaire heureux sera un légionnaire combatif. C’est en se basant sur cette philosophie que le penseur avant-gardiste se retrouve en route vers le camp de Babaorum avec pour mission de soumettre un village peuplé d’irréductibles gaulois…


L’album nous conte donc le séjour de ce curieux Vicévertus en Armorique. Son courant de pensée va se diffuser à la fois dans le camp de légionnaires et dans le village gaulois. « Mes amis, il est temps de guerroyer ! Oranjajus est pressé, mais n’y voyez rien de belliqueux, juste de l’enthousiasme ! Sachez que notre pire ennemi, c’est nous et non vous ! ». Voilà les mots prononcés par un groupe de soldats lorsqu’ils croisent Astérix et Obélix dans la forêt. Cela marque un changement radical avec leurs habitudes craintives et pessimistes ! De plus, découvrir Ordralfabétix et Cétautomatix promouvoir des senteurs apaisantes et des vibrations positives marque une rupture avec leurs traditions colériques. La mise en place de ce nouvel état des lieux est efficace. Elle donne lieu à des dialogues savoureux et des situations cocasses caractéristiques de la série.


À l’exception de Vicévertus, la série ne fait pas naitre de nouveaux protagonistes dans l’univers de la série. On retrouve donc tout notre petit monde avec ses caractéristiques habituelles. C’est agréable mais finalement sans réelle surprise. Une fois les évolutions dûes à l’arrivée du nouveau venu mises en place, l’intrigue n’avance plus vraiment. Même Astérix et Obélix restent en retrait. Vicévertus fait sourire par ses idéaux et ses méthodes lors des premières pages mais m’a finalement lassé rapidement par le côté répétitif de sa démarche.


Côté dessins, la réussite est toujours au rendez-vous. Didier Conrad fait preuve une nouvelle fois de beaucoup de talent pour donner vie aux personnages. Il s’inscrit pleinement dans les pas du style d’Albert Uderzo et offre donc une proposition graphique familière et efficace. L’immersion dans l’histoire et dans l’univers gaulois est immédiate et toujours agréable. Cette réussite joue un rôle évidemment central dans le plaisir de la lecture.


Pour conclure, L’iris blanc est un album honnête qui remplit sérieusement le cahier des charges de la série. L’idée de départ est intéressante et propose un joli nombre de moments drôles et divertissants. Néanmoins, il ne s’agit pas pour autant d’un opus brillant à cause d’un côté répétitif dans la narration et de l’absence de second souffle, une fois l’introduction terminée et les enjeux posés. Ces quelques réserves ne m’ont pas empêché de passer un moment sympathique. Ce n’est déjà pas si mal…


Eric17
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le 27 janv. 2024

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