Quand les annexes prennent la relève
Après un tome 1 plus que décevant je dois avouer que j'avais eu l'idée préconçue que cette suite serait forcément pire. Mais voulant passer un moment "détente pour abruti" j'ai finis malgré tout par l'acheter (plus de 6 mois après sa sortie, ça va quand même). Et là, quelle ne fut pas ma surprise de voir autant de bonnes choses inattendues ... Et autant de dessinateur aussi ...
Bon, parlons en tout de suite, il y a dans ce tome plus de dessinateur que de super héros. 7 dessinateurs, 10 encreur (11 de nommé, mais Mark Irwin a été mis en double) et 5 coloriste (sans compter quand les dessinateurs font aussi la couleur) pour suivre le scénario d'un seul homme. Et encore heureux ! Car le scénario de la Justice League n'a que trop besoin d'être tenue par un seul homme, Geoff Johns, pour être bien amené pour les 5 années à venir.
Bon, en terme de dessin, on oscille entre trois types : Gene Ha, Ivan Reis et Jim Lee. Seul le premier assume totalement son style, Ivan Reis bossant pour sa part assez vite et n'allant pas dans les détails comme il a pu le faire dans Blackest Night, il se rapproche ici de Jim Lee dans le style. Au final c'est ce dernier qui prédomine durant l’œuvre, aidé de tous les autres dessinateurs.
Jim Lee c'est d'ailleurs amélioré depuis le tome 1, maitrisant mieux cet univers, n'en faisant pas trop dans ses crayonnés mais ne travaillant toujours pas ses personnages dans le fond. Dès qu'on est éloigné de plus de 5 mètre, Lee ne prend même pas la peine de donner une figure humaine au personnage. Plein d'arrières plans, ou de petites cases sont flingués à cause de cela.
Niveau scénario, il faut accepter que ce tome est plus intéressant pour ce qu'il dévoile et ce qui se passe derrière que ce qu'il met réellement en scène.
En effet, l'histoire de base est la traque d'un nouvel adversaire qui traque les anciens ennemis de chaque membre de la ligue afin de découvrir quels sont leurs points faibles. Il va ensuite s'évertuer à les vaincre pour pouvoir prouver au monde entier qu'ils ne sont que des hommes et pas dieux. Cela afin de se venger de la mort de sa famille, dont il tient la ligue pour responsable. Le tout en ayant chopé des pouvoirs divins alors que le mec était au bord de la mort en pactisant avec des démons indiens ...
Bon pour le délire démon etc ... Je dois avouer qu'au début on peut avoir un peu de mal à comprendre et à accepter, mais bon, c'est DC. Et dans DC y a un max de magie. Ne serais que dans Justice League qui va quand même avoir un cross-over avec Justice League Dark pour Trinity War, donc on peut pardonner cela je pense. Ca reste cependant un gros effort à faire que pour avaler ceci.
Globalement le méchant est donc sans charisme, son plan, son envie manque de profondeur. Certes on peut comprendre son désirs, mais le traitement du personnage est trop pauvre. Et son look ... On dirait un délire à la Spawn Mandarin. Assez déçu. Le pire étant qu'au final il n'a qu'un rôle secondaire dans le bouquin.
Car oui, ce qui est passionnant dans ce tome, ce n'est pas le combat contre Graves, c'est bien les embrouilles au sein de la ligue, son évolution, la façon dont elle existe. Geoff Johns a aussi tenté de relier ce tome avec le reste de l'univers. Petite remarque sur la JLI d'un côté, Clark Kent qui se sent ignoré de l'autre, et enfin, comment Bruce arrive à concilier Gotham entant que Batman et le monde avec la Justice League. Ca n'a l'air de rien cette dernière remarque mais c'est des plus intéressants, des plus importants même. On peut voir ici que la Ligue sert à sauver le monde là où Batman semble vouloir changer en profondeur Gotham, la rendre belle.
On voit également un peu le fonctionnement de la ligue. Batman qui dirige, c'est dit très clairement, c'est le stratège, le leader. Ca peut sembler un peu étrange, on aurait pu s'attendre à une égalité, mais en n'étant que six il faut un leader, ce n'est pas comme dans pré-new52 où ils étaient des dizaines et donc un trio (batman, wonderwoman, superman) pouvait diriger. C'est plaisant de voir le fonctionnement de la ligue, de voir qu'ils travaillent depuis quelques temps ensemble, qu'ils ont pris des habitudes. Et surtout qu'ils font du bon boulot. Ils ne sont pas ici aussi lisse que dans le tome 1. Bien sur Wonderwoman et Green Lantern sont relativement énervant, mais ça reste encore tolérable. Cyborg n'est plus invisible mais apparaît comme un pilier du groupe qui a bien du mal avec ses relations familiales. Flash reste Flash, égale à lui même. Batman redevient plus proche du vrais Batman, et ça c'est pas un mal après le Out of the Character complet du premier tome. Et Superman aussi est plus proche de son vrai-soi, bien qu'encore très lisse malheureusement.
On nous distille des petits détails pour l'avenir et la formation de la fameuse Justice League of America que l'on attend de rencontrer avec impatience dans le prochain tome. En dehors de Steve Trevor qui a tout le tome centré sur lui, l'apparition de Green Arrow sur un chapitre est plaisante. Malheureusement tout le monde n’adhérera pas à son caractère. Personnellement ça ne m'a pas gêné dans le sens où on sent le gars plein de bonne volonté et où c'est plus la ligue qui le refuse. Dans le même temps on souligne que le seul a avoir été invité dans le satellite de la Justice League les a attaqué et que c'était le Limier Martien en personne ... Les pions pour l'avenir de Justice League se mettent en place.
Enfin, ce tome pose les basent de deux séries qui vont sortir prochainement : Superman/Wonderwoman et Superman/Batman. Si le premier est censé se centrer sur le super-couple (qui, à mon sens, est destiné à ne pas durer plus de quelques années) et ne m'intéresse guère, le second me captive. En effet, le monde entier dont la Justice League pense que Batman ne fait confiance à personne, or devant tout le reste de la ligue, Superman énonce que cela est faux : Il lui fait confiance. Une relation différente du reste de la ligue est née entre Clark et Bruce, les deux allant jusqu'à connaître leurs vrais identités. Le sourire de Clark vis à vis de la demande d'aide de Bruce sonne comme le sourire de voir qu'il a au moins un ami qui le connait réellement. C'est l'annonce même d'une longue et belle amitié qu'il me tarde de connaître.
On a enfin, pour terminer, le droit au numéros du free comics book day et un extrait de Justice League #0. Si ce dernier sert de complément au premier, c'est cependant regrettable de ne pas avoir mis l'ensemble, quitte à rendre la lecture peut être plus difficile dans un premier temps, ça aurait permis surtout d'avoir l'ensemble sur Shazam et pas seulement la couverture qui annonce un personnage qu'on ne voit pas.
L'histoire de ce passage se déroule entre le tome 1 et 2 de Justice League et permet à Pandora de retrouver la boite de Pandore. Nous découvrons donc plus de chose sur la trinité du péché que sont Pandora, Phantom Stranger et The Question, cependant c'est quand même vite mis en place. D'un autre point de vue ça permet un parallèle avec la fin du tome 1 également concentré sur Pandora. On s'attend donc à avoir une fin de tome 3 également centré dessus.
De plus ça nous permet d'avoir un bref aperçu de Earth-Two qui ravira les fans qui arriveront à comprendre cela.
Au final, ce passage sert surtout à annoncer le cross-over Trinity War, avec notamment un flashforward qui montre un affrontement rapide sur une page entre Simon Baz et Batman. Manque de pot je n'aime pas du tout ce nouveau Green Lantern, donc si on pouvait s'en passer. Ce n'est que 3 pages de l'énorme guerre qui se prépare mais ça met l'eau à la bouche.
Il n'y a qu'à espérer que le tome 3 se montre digne de ses promesses et continue à s'améliorer. Le développement du back-ground, des relations au sein de la ligue et des futurs affrontements sont plus que sympas. Malheureusement c'est peut être trop ça qui tient l'histoire à mon goût. Au final, Graves on s'en balance un peu et tout ne semble être qu'une façon de mettre, petit à petit en place, la Justice League jusqu'à Trinity War. Mettre plein de jolies détails, c'est vraiment sympa, mais ne pas bacler le fond de l'histoire pour autant, rendre la quête intéressante aurait quand même était la base.