Dans la droite lignée des trois premiers tomes d'Undertaker, L'Ombre d'Hippocrate marque la fin du (?) premier (?) arc narratif autour notre personnage de croque-mort au passé trouble et au vautour de compagnie !
Digne héritière de Blueberry annonçait l'autocollant apposé sur le premier volume pour lancer la série. On ne peut pas dire que je sois entièrement d'accord avec cette accroche publicitaire tant je vois peu de ressemblance avec la série sur le lieutenant Myrtille, mais avec Stern autre BD sortie au même moment chez Dargaud mettant en scène un croque-mort, nous tenons assurément l'une des meilleures plongée dans le western depuis longtemps en bande-dessinée !
Si l'album tient toutes ses promesses au niveau de l'histoire en nous offrant des moments de bravoure, des face à face bien nerveux et de bons dialogues pour clôturer l'intrigue, j'ai été un peu déçu du rôle très monolithique accordé à notre anti-héros. Aucune nuance, aucune information supplémentaire le concernant dans ce tome, il n’existe que dans l'action et l'endurance à la douleur, et ne s'épanouit que lors de quelques petites piques bien senties et dans une unique case où son visage s'égaye au coin du feu après une révélation de Lin.
Lin, justement, qui forme avec Jonas Crow un duo de choc dans cette poursuite épique, est celle dont on apprend le plus, et dont l'évolution surprend beaucoup ! Cette vieille chinoise têtue dont je pensais vraiment qu'elle aurait un rôle secondaire en finissant rapidement criblée de balles au bord de la route, prend vraiment de l'épaisseur dans ce volume, elle y raconte son enfance douloureuse, ses aspirations, et tient tête plusieurs fois à l'Undertaker au point de le sortir de situations périlleuses et de doubler sans difficulté en charisme l'héroïne, Rose Prairie. Même si elle ne s'en laisse pas compter, cette dernière ne brille pas vraiment dans cet album.
Celui qui a suscité toute mon attention, c'est Jéronimus Quint, alias l'Ogre de Sutter Camp, sadique géant roux aussi glaçant que débonnaire : surement le personnage que Dorison et Meyer se sont fait un plaisir de rendre aussi jouissif. Un bon méchant est souvent gage d'une bonne BD, on peut dire que celui-ci est vraiment réussi puisqu'on a vraiment envie qu'il s'en sorte jusqu'au bout pour qu'il puisse continuer à donner du fil à retordre à Crow, et surtout pour voir jusqu'où il peut aller dans son délire médical ! Qui sait...
La fin de l'album se termine sur une très belle page, plus lumineuse, une conclusion qui n'annonce pas de suite, mais j'espère sincèrement un nouvel arc avec de nouveaux personnages : je serai là pour les lire !!