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le 21 déc. 2013
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BD franco-belge de Jean Dufaux, Étienne Schréder et Antoine Aubin (2013)
Depuis 1996 sont publiés des albums de Blake et Mortimer créés par différentes équipes de dessinateurs et auteurs.
Si ces groupes de créateurs ont été constitués dans un premier but probablement commercial, pour assurer la sortie régulière de nouveaux tomes, il faut reconnaître une réelle richesse artistique à l'ensemble de ces bandes dessinées de l'ère post Edgar Pierre Jacobs.
En terme d'atmosphère, ces épisodes partent dans toutes les directions, mais cela est finalement à l'image des différents opus du père de Blake et Mortimer, dans lesquels se trouvent plusieurs genres traités, et des graphismes propres au style de la ligne claire, signés de la même main, et pourtant très éloignés d'un titre à l'autre.
Dans "L'Onde Septimus" nous est conté une histoire pensée comme l'acte II de
"La Marque Jaune". Il fallait de l'audace pour oser développer ce sixième album de la série de Jacobs, qui demeure un réel chef-d'oeuvre du neuvième art; mais le scénariste Jean Dufaux le fait avec énormément d'inventivité autant que de respect de la matière originale.
L' histoire de ce 22ème tome perdra de sa saveur si l'on ne connaît pas les aventures de Blake et Mortimer, et particulièrement "La Marque Jaune", mais elle demeure pleine de suspense et de mystère tout en mettant les principaux personnages à l'épreuve d'une façon fort intéressante:
En effet, la quête de Mortimer pour comprendre le télécéphaloscope va s'avérer une source de conflit inattendue entre les deux héros.
C'est une chose suffisamment rare, voire inexistante dans Blake et Mortimer, pour être notée, et cela met d'autant plus en valeur, lorsqu'ils se réconcilient, l'amitié immense qu'il y a entre ces deux hommes.
De la même façon, on assiste à une collaboration forcée entre Olrik et Mortimer: une situation troublante qui met en lumière leur antagonisme éternel.
Il faut aussi considérer l'aspect narratif solennel, si important dans l'univers de Blake et Mortimer: Jean Dufaux se dévoue scrupuleusement à cette convention; mais on peut aussi déceler un peu humour de la part de l'écrivain, dans sa manière de rédiger certaines phrases emphatiques sur les états d'âme des personnages.
Quoi qu'il en soit, Dufaux signe une histoire captivante , et très bien mise en image par Antoine Aubin et Etienne Schreder. Ces derniers signent de somptueuses planches, parfois troublantes de ressemblance avec le style de Jacobs dans "La Marque Jaune", tant au niveau des couleurs que sur le plan graphique.
Cette "Onde Septimus" est une excellente bd de suspense et d'aventure; ainsi qu'une suite fortement originale du sixième tome de la saga.
Qui plus est, on appréciera les clins d’œil à certaines images de Magritte, ainsi qu'un hommage génial à Hergé, avec l'apparition discrète de Tintin à l'aéroport, attendant qu'un personnage hors cadre qu'on suppose être le Capitaine Haddock se soit fait contrôler ses bouteilles.
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Créée
le 26 nov. 2018
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