"Valérian et Laureline", c'est fini… même si Christin a la jolie intuition de clore sa saga - jadis brillante voire indispensable, mais qui s'est délitée de manière terrible au fil des années - par un recommencement. L'ambition de cet "OuvreTemps" est de sortir nos deux héros de l'impasse temporelle dans laquelle les circonvolutions scénaristiques de la saga les a placés, et pour cela, Christin ne recule devant aucune facilité, comme ce fameux et inexplicable "ouvretemps", justement, sorte de deus ex-machina, même s'il s'agit d'un objet, qui remet tout miraculeusement en place… un peu facile, non ? Mais ce qui est finalement pénible, plus encore que dans les deux tomes qui ont précédé, c'est cette volonté de faire ressurgir tous, absolument tous les personnages croisés au cours de la saga : plutôt que de la nostalgie, cette accumulation - qui n'est vite plus drôle - provoque surtout chez le lecteur une intense lassitude. Si l'on ajoute qu'il n'y a, à proprement parler, aucune "histoire" racontée dans ses 50 et quelques longues pages, il ne nous reste plus qu'à nous intéresser au dessin de Mézières, qui oscille d'ailleurs entre l'excellent (les quelques pages "peintes") et le carrément bâclé (la représentation de la belle Laureline est de plus en plus aléatoire…). Bref, on n'est finalement assez content que tout cela soit fini, et on a plutôt envie de se replonger dans les premiers - et géniaux - épisodes, remontant quand même à 1967 ! [Critique écrite en 2010]