Thorgal, cette nouvelle B.D. pour les enfants...

Bon bah à croire que je m’étais un peu trop enflammé lors des tomes précédents.

Parce oui, personnellement, j’avais trouvé intéressant le souffle nouveau instauré par Yves Sente.
Entre la focalisation faite sur Jolan, cette idée de soldats de l’armée de vie, ainsi que les prises de risque consenties concernant l’exploration de certains personnages comme Kriss de Valnor, tout ça pour moi avait quelque-chose de revigorant tout en restant fidèle à l’univers « Thorgal »…

Seulement voilà, me concernant, ce dernier tome du « cycle de Manthor » fait tout retomber.
Et à dire vrai, je me demande à qui la faute…
A Yves Sente qui n’a pas su tenir ses promesses ?
Ou bien à moi d’avoir espéré quelque-chose en total décalage avec ce qu’il comptait proposer depuis le départ ?
Quelque soit la réponse, le résultat pour moi est le même ; la douche froide.

Alors certes, on pourra trouver la résolution logique et cohérente au regard de tout ce qui a été amené par les tomes précédents. En cela c’est vrai qu’il n’y a pas vraiment de « faute » scénaristique.
Mais bon, je trouve ça si facile en fin de compte !
Tout s’accomplit sans heurt. Il n’y a pas de véritable opposition. Ou du moins, s’il y a opposition, on ne la sent pas vraiment prégnante.

...
A bien tout prendre, j’ai l’impression d’avoir assisté à un épisode de littérature jeunesse plutôt qu’à un tome de « Thorgal ».
Au fond, dans cet épisode-ci, tout le monde est gentil ; rien n’est vraiment menaçant, et à la fin tous les gentils gagnent et les méchants se font taper sur les doigts…

Euh… Non mais ils sont vraiment sérieux ?
Mais elle est où la cruauté du monde de « Thorgal » ?
Pas que je sois un gros sadique hein ! Mais pour moi l’univers de « Thorgal » c’est un monde rude qui ne pardonne rien ! Et c’est justement parce qu’on sait qu’il ne pardonne rien qu’on pèse chaque décision prise par les protagonistes !
C’est aussi parce qu’on connait la cruauté de cet univers qu’on aborde chaque péripétie avec une certaine tension.

Pour moi, l’une des scènes symboliques de ce tome c’est la rencontre avec la déesse des pommes. (Oui, j’ai oublié son nom, c’est dire si ça m’a marqué…) L’air de rien, il y a bien des ingrédients pour rendre cette scène bien marquante.

...
Et le pire c’est que cette impression de fable gentille se ressent dans le dessin au fond.
Loki a des allures de bouffon. Thor ressemble à un villageois d’Astérix.
Bref, aucun de ces personnages ne dégage un quelconque charisme. C’est presque le néant sur cette question. Alors quand en plus tu commences à en avoir ras la casquette (comme c’est mon cas) de la mythologie nordique à force de te bouffer du « Marvel », du « Skyrim » ou du « God of War », je peux te dire que tu as vite envie d’envoyer ces Thor et Loki d’opérette envoyer se faire voir !

Bref, en un mot comme en cent, cet épisode m’a laissé de marbre.
Je l’ai traversé sans passion et sans plaisir.
Un épisode fade avec une résolution trop simple.
En un seul tome, voilà que cette « Bataille d’Asgard » a su réveiller tous ses vieux démons de la saga.

Dommage…