Une plongée dans l'univers des poètes maudits avec une énigme à Tiroir sur l'oeuvre elle même...
J'ai trouvé cette BD très intrigante, elle m'a donné envie de faire sa petite enquête pour avoir le fin mot de l'histoire.
En préface on nous dit qu'il s'agirait de la première bande dessinée telle que nous la connaissons qui aurait été écrite en 1874. Arrivée à la postface, on nous dit qu'en fait il s'agirait d'une supercherie orchestrée par l'auteur lui même, Auguste Bretagne, qui aurait en fait antidaté son œuvre écrite en 1926 pour des raisons obscures. Je tombe sur un article du Monde des livres, rétablirait-il la vérité. Il s'agirait en fait d'une pure fiction et l'auteur n'a jamais existé. Mais ce personnage fictif ne serait-il pas un hommage au violoniste Paul-Auguste Bretagne dont on nous parle dans la revue litéraire "Le Bâteau Ivre" en 1955, un violoniste contemporain et ami de Rimbaud et Verlaine, comme notre auteur imaginaire. Un homme dont je n'aurais probablement jamais entendu parlé sans ce cheminement hypertexte hasardeux à travers les poètes maudits et dandy décadents du XIXème siècle, Cross, Lautréamont, Rimbaud, Verlaine... Un mensonge dans le mensonge mais d'où il ressort tout de même un peu de vérité... enfin je crois... après tout il n'y a qu'un seul article sur ce Paul-Auguste, internet est par nature incertain, je n'ai pas l'exemplaire original de la revue pour vérifier. (tiens une note dans la BD fait état d'un Charles Auguste Bretagne avec exactement les mêmes dates... quand on n'a pas écrit les Illumination on en oublie même votre prénom...)
En tout cas Paul/Charles-Auguste n'a pas pu écrire cette oeuvre en 1926 vu qu'il nous a quitté en 1881 dans un estaminet des suites de sa mauvaise vie, on sait juste qu'il avait un cœur d'or, et qu'il savait imiter les sanglots des enfants avec son violon. Il n'a pas non plus vécut dans la chambre de Lautréamont ni écrit les aventures de Maldanar. Par contre féru d'occultisme, il n'aurait peut-être pas renié la paternité d'une histoire mettant un magnétiseur sauvant la vie d'un condamné à mort fraichement décapité.
Merci aux auteurs pour cette BD intrigante qui donne envie de vérifier plein de choses, le Peyotl était-il connu en 1874? Est-ce que le paléophone de Charles Cros a vraiment fonctionné? Et cette Émilie Parkinson? Un avatar d'Emily Dickinson aux faux airs de George Sand avec son chapeau et sa pipe?
Et qui donne envie de relire tout Rimbaud, tout Cross, tout Lautréamont...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.