Batman Knightfall... L'une des sagas les plus emblématiques de la mythologie du Dark Knight. Révélée au public entre février 1993 et août 1994, s'étalant sur de nombreuses publications du bat universe (Batman, Detective Comics, Catwoman, Robin, etc...), Urban Comics nous offre ici la possibilité de prendre connaissance de toute l'histoire à travers 5 tomes épais (environ 400 pages chacun) retraçant chronologiquement les événements. Et c'est plutôt une bonne initiative tant il aurait été difficile de s'y retrouver sans cela. A noter tout de même qu'ici, il n'est point question de crossover comme on pourrait le comparer avec d'autres importants arcs narratifs dans le monde des comics (Civil War chez Marvel par exemple). Seul Batman et son entourage proche sera affecté des événements qui surviennent au fil des pages.
Alors Knightfall, véritable pilier incontournable de la carrière du Caped Crusader ?
Tout commence par un aperçu des limites proches du Batman. Consultant le docteur Shondra Kinsolving, Bruce Wayne semble pour la première fois affaibli, tant sur le plan moral que psychologique. Parallèlement, un nouvel ennemi en la personne de Bane fait son apparition à Gotham. Surpuissant tant dans son apparence de catcher sous stéroïdes que dans ses capacités, il ne semble motivé que par un seul but: vaincre Batman. Pour cela, il met en place un plan machiavélique visant à ébranler définitivement le chevalier noir en créant une évasion spectaculaire de tous les fous dangereux incarcérés à l'asile d'Arkham.
De par sa comparaison sous forme d'affrontement bref avec Killer Croc, Bane se présente comme un dangereux adversaire, stratège hors pair et non simplement un ennemi misant tout sur son physique. Un bon point pour offrir de la crédibilité à celui sensé se révéler comme la pire menace pour la chauve-souris.
La grande force de ce premier tome est la longue et agonisante descente aux enfers de Batman, de plus en plus affaibli et démuni, amené à affronter une flopée d'adversaire tous prêts à en découdre. C'est là la chute d'une icône, dont même ses adversaires ne s'expliquent pas la faiblesse apparente. Le Sphinx, le Ventriloque, Szasz, Firefly,... Au fur et à mesure l'épreuve en devient plus insurmontable, chaque effort en coûte au héros qui sent planer sur lui l'ombre de Bane, sans pour autant en saisir pleinement la teneur. D'autant plus que le duo Joker/Epouvantail sème le chaos de son côté aussi.
On se sent ainsi dérouté tout comme le Batman, ne sachant où tourner de la tête alors qu'un nouveau némésis fait son apparition à chaque page. Et c'est là la force d'attraction de ce premier tome. La chute n'est pas rapidement amenée au terme d'un combat contre un adversaire plus puissant, elle est lente, calculée. Aussi il n'en pouvait être autrement de cette échéance, un cliffhanger des plus important, amenant à l'effondrement physique et psychologique un Batman qui jusqu'à présent nous était toujours apparu sans failles. Et ce n'est malheureusement pas un Robin très actif (qui ici justifie pleinement son utilité de sidekick) qui pourra empêcher celà.
Un très bon premier tome pour débuter cette saga, qui lui offre de l'ampleur pour sa suite au vu de la multitude d'ennemis en liberté dans Gotham City. Et surtout, un Batman encore plus humain que jamais, confronté à ses propres limites qu'il s'est toujours efforcé de refouler jusqu'à un final devenu tout simplement culte.
Hier super-héros indomptable, le Batman ne serait-il pas aujourd'hui juste un homme, rien de plus... ?