Après L’aimant, sorti en 2017, Lucas Harari avec ce deuxième opus, confirme sans peine. Autant L’aimant était un exercice de style, géométrique et sombre, autant cette dernière rose de l’été est lumineuse et sinueuse, prend son temps en ne forçant jamais le trait. Nous suivons le séjour sur une île dans le sud de la France de Léo, trentenaire qui se cherche un avenir d’écrivain. Il est chargé de surveiller la maison en chantier de son cousin. Il va faire la rencontre d’un groupe d’adolescents, dont l’énigmatique Rose dont il va tomber amoureux. Lucas Harari prend définitivement le temps d’installer un climat solaire, le temps des vacances. Peu à peu, le mystère prend forme, jusqu’au dénouement joliment ambigu. Le récit est mené avec élégance, les dialogues sonnent juste, les planches sont superbes, et toute la mise en place de l’intrigue est composée de nuances, de déliés et de subtils errements jamais gratuits. Un excellent polar cinématographique quelque part entre Antonioni et Truffaut, entre tension et légèreté, accompagné d’une bande-son au poil. Qui est le monstre ?