Suite à une rupture sentimentale, Evariste, jeune réunionnais, décide de tout plaquer pour embarquer sur le bateau "Marie Dusfrene" : Direction les iles Kerguelen aussi appelées Iles de la désolation.
Point de départ banal d'un scénario malin qui va rapidement changer de bord.
Du récit (cent fois vu) de la crise existentielle d'un jeune homme qui s'enfuit par dépit amoureux, l'histoire va se muer brutalement en récit de survie primitif, et se conclure sur un épilogue en forme de fable écologiste cruelle , clin d'oeil volontaire ou non à un très célèbre film d'horreur.
Côté coups de crayon :
Christophe Gaultier a une manière de dessiner qui ne plaira pas à tous : le trait/contour des personnages est épais, les personnages sont bien détaillés mais légèrement difformes, à la limite de la caricature.
Côté couleurs :
L'ensemble est très coloré, voire bigarré dans sa première partie ; pour devenir (quasi) bichromie sombre dans son second acte.
Pour ma part, je trouve le dessin très expressif, renforçant parfaitement les caractères superficiels et vaniteux des compagnons de bord d'Evariste.
Un trait et des couleurs qui vont évoluer au cours du récit pour s'adapter à l'histoire contée.
Une fois arrivé sur l'ile, le trait se fait en effet plus "sec" , à l'image de la beauté brute des iles Kerguelen ; charbonneux et nerveux à mesure que le récit se mu en lutte pour la survie.
Conclusion : J'ai beaucoup aimé ce récit astucieux servi par des dessins singuliers.
Je vous recommande chaudement l'embarquement avec Evariste. Contrairement à lui, le billet à bord du Marie Dufresne ne vous coutera que 25€.