J’avais déjà partiellement lu Metal lors de sa sortie VO, il y a quelques années. À l’époque, je n’avais lu qu’une partie de ce qui est contenu dans ce premier tome, et en gros, tout l’event principal présent ici, seuls quelques tie-ins sur les versions maléfiques de Batman avaient été lus en plus.
À l’époque, je trouvais le titre bordélique, prétentieux, mal construit, idiot même dans tout ce qu’il proposait autour de la thématique metal. Le temps a passé et surtout j’ai une meilleure vue sur les projets de Snyder.
Vendu initialement comme un event dans son coin, sans importance et purement défouloir, Metal est en réalité une volonté de construire un univers DC cohérent, organisé, reprendre différents éléments de la continuité et des Multivers, mêlé tout cela avec des éléments pré-Flashpoint oubliés dans une thématique typique de Rebirth, le tout en osant des retcons majeurs mais pas si mauvais.
Surtout, l’ultra-présence de Batman prend ici beaucoup de sens et est finalement au fur et à mesure de l’event, expliqué par Snyder. Ainsi ce n’est pas juste vendre du Batman mais bien chercher une cohérence derrière au niveau du Multivers.
Dans ce qu’il propose dans son utilisation du Multivers, d’éléments liés à Red Tornado, à Infinite Crisis, au Quatrième Monde, à son utilisation de Multiversity mais surtout de son propre run sur Batman, Snyder parvient à faire un tout cohérent qui se cache derrière la violence première du récit.
Pour moi le gros défaut reste tout de même le côté décérébré de certains passages (songeons notamment au Megazord de la Justice League). Je regrette également que le début même du récit nous balance tellement de concepts dans tous les sens qu’on a l’impression qu’il manque quelque chose.
Metal aurait dû avoir un vrai prologue plus développé avant de lancer son récit, pour permettre vraiment d’apprécier tout ce qui est donné. Au hasard, le retcon massif de Hawkman n’a lieu qu’en une planche alors qu’on assiste à quelque chose d’énorme que Venditti parviendra à sublimer.
La partie sur la résistance de Gotham, parfois fade, notamment au niveau de sa caractérisation de Robin, parvient cependant à réaliser une réelle progression, une réelle avancée et donne finalement à l’ensemble de l’event un vrai sentiment d’event où les séries sont liées entre elles et impactées par la thématique principale.
Si, encore une fois, on peut s’énerver de la violence facile et mal mise en scène, si on peut regretter le côté dark franchement idiot qui ne se justifiera qu’au fur et à mesure des travaux de Snyder et qui deviennent, de manière rétroactive, bien plus intelligents, Metal n’en est pas pour autant l’event sans intelligence que je pensais jadis.
Snyder déjà à ce moment, se lance dans un grand projet de réflexion sur l’univers DC visant à ramener, in fine, ce qui fait sa grandeur, au moyen d’une opposition avec son contraire le plus fondamental : le Dark Multivers.
Une bien belle idée !