A l'occasion, ces derniers jours, d'un retour vers Jacques Martin, j'approfondis ma réflexion sur cette auteur dans l'oeuvre semble empreint d'un grand pessimisme à l'égard de la nature humaine.
Paru en 1952-53 cette première aventure du journaliste Lefranc semble plus évoquer la crainte d'une renaissance du nazisme qu'une menace soviétique malgré que la guerre froide soit à ce moment déjà bien installé dans l'actualité internationale (guerre de Corée 1950-53) les esprits français (procès Kravchenko) et les récits pour la jeunesse ( le dyptique des aventures de Jean Valhardi "Le rayon super gamma" / "La machine à conquérir le monde" évoque assez clairement le rideau de fer et le régime policier des pays de l'est).
La "menace" mise e scène par Jacques Martin s'inscrit au contraire dans un contexte géographique et historique se référant au conflit franco-allemand.
La majeur partie de l'intrigue se situe en Alsace siège de l'antagonisme franco allemand depuis la défaite de la France en 1871.
Le méchant Axel Borg apparait comme un aventurier cherchant à s'enrichir et ne semble pas (contrairement au Olrik de Blake et Mortimer dans "SOS Météores" l'agent d'une puissance étrangère), quand piratant la radio nationale il s'adresse à la population française il n'affiche aucunes revendications politiques p 48).
Symboliquement il se réfère plus au diable médieval qu'à l'idéologie communiste.
Les savant qui lui permettent de construire son arme, son qualifié de "collaborateurs" et présente un faciès reprenant les clichés du cruel teuton.
La menace mise en place par Axel Borg est circonscrite à un cadre français, le méchant ne semble pas vouloir s'en prendre au reste du monde et la France (maladroitement) s'emploie seule à se défendre.
Le président du conseil face à l'assemblée refuse de faire appel à l'aide des autres nations (P.48).
"Allons ous accecpter, avouant ainsi notre incapacité de réduire une poignée de bandits ? Vraiment, ce serait ridiculiser notre armée, notre police et l'état lui-même! Ce serait faire preuve d'une honteuse faiblesse !"
L'aventure est l'occasion pour Jacques Martin d'égratigner le régime politique français qui juge peut capable de défendre les intérêts de sa population.
- Face à la menace la chambre des députés peine à réagir face à la menace (P 41, 46-47).
-L'armée, avec avion, canons et tank, ne parviens pas à neutralisé les méchant retranché dans une partie de la ligne Maginot.
- La radio se fait pirater.
- la police ne parvient pas à maintenir l'ordre dans la population qui manifeste et prend la fuite (P. 47-48) les policiers semble eux même sur le point de se débander
Deux gendarmes devant la cohue des voitures le toit surchargé : "C'est comme l'évacuation de 1940" "Et nous, qu'allons nous devenir?"
Finalement le salut provient de l'action d'un héros qui n'appartient pas aux institutions (il est journaliste) associé à un jeune camarade.
L'image finale montre un village Alsacien se réjouissant de la libération de la menace, dans un style évoquant celui d'Hansi, manière à travers cette référence iconographique de d'ancrer le récit dans le contexte du conflit franco allemand dont l'Alsace de 1870 à 1945 fut l'enjeu centrale.