Premier cross-over de New52, annoncé depuis le début, teasé depuis Fashpoint, enfin les lecteurs auront les réponses à leurs questions et presque deux ans après le lancement de New52 de grandes batailles auront lieu. Ha ... Cher ami, il faut que tu le saches (je me permet le tutoiement, ça ne te dérange pas, j'espère), le teasing est en totale contradiction avec ce que l'on nous avait annoncé. En effet, Trinity War (traduit en français par La Guerre des Ligues) n'est pas le gros event tant attendu, mais simplement l'annonciateur de cette crise majeure que sera Forever Evil. Il est donc important de prendre la promotion de cette évènement avec des pincettes et d'essayer d'avoir un regard neutre sur ce cross-over.
La guerre des ligues, éditée sous la forme du cinquième tome de Justice League par Urban Comics, contient Justice League #18-23, Justice League of America #7-8, Justice League Dark #22-23, Trinity of Sins : Pandora #1 et Trinity of Sins : Phantom Stranger #11. Autant dire qu'on en a pour son argent même si on peut souligner que le cross-over reste limité, ne touchant que 5 séries, dont une qui se lance à l'occasion (Pandora) et une qui a été créée pour Trinity War (Justice League of America).
Après l'attaque des atlantes (Justice League tome 3) et alors que l'ARGUS forme sa propre ligue (Justice League tome 4), la Justice League va devoir augmenter la taille de ses rangs et accepter de nouvelles recrues en son sein. Double problème cependant : à qui le proposer et qui acceptera ? Car il est bien connu que les meilleurs super-héros sont souvent dotés de super-problèmes qui les poussent à refuser ce genre d'avances (par exemple Zatanna). On notera d'ailleurs la présence surprenante de Nightwing dont le refus, cependant, n'étonnera pas les lecteurs de Batman (l'arc se déroulant juste après les évènements de Death of the Family et de Batman Inc.).
Dans le même temps, un espion semble se glisser dans la ligue, un risque d'autant plus forts que des dissensions commencent à voir le jour, Wonderwoman ayant une vision très personnelle des limites de l’interventionnisme et cela ne plait guère à Batman. Dans le même temps, la célèbre boite de Pandore est retrouvée par Pandora qui espère bien mettre fin à la malédiction qui pèse sur l'humanité de puis des années.
On a donc un gros programme puisqu'il s'agit dans un premier temps d'agrandir la ligue, puis ensuite de mettre en place le véritable cross-over, Trinity War avec, au passage, une foule de combats entre les héros. Combats qui ne semblent pas si totaux qu'on aurait pu le penser, les héros comprenant bien qu'ils sont entre hommes de bien. Malheureusement, les malices de la boite de Pandore peuvent se retourner contre les hommes dotés des meilleurs idéaux.
Une des grandes questions que l'on était en droit de se poser c'est "comment Geoff Johns va présenter tout ça ?", le nombre de personnages étant, en effet, assez conséquent. On a trois ligues, plus la trinité du péché, plus les personnages qui gravitent autour d'eux. Bref, on est un peu serré. Et bien, un indice est déjà sur la couverture : on aura le droit à un tome axé sur la trinité. Pas celle du péché mais celle de DC. Ce tome remet en avant les trois protagonistes que sont Superman, Batman et Wonderwoman. Bien que cette-dernière puisse sembler très différente de certaines de ses incarnations, elle est en tout cas totalement en avant et manquerait presque de voler la vedette aux autres tant elle est présente. Je dois avouer que c'est particulièrement plaisant d'avoir une histoire qui remet en avant ces trois grands personnages. Certains lecteurs risqueraient d'être choqués par les relations d'amitiés clairement présentes et sortant, légèrement, ex nihilo, mais ça reste très plaisant. Je le reconnais : retrouver cela m'a fait plaisir.
La trinité est cependant au centre de l'histoire puisque celle du péché est évidemment bien présente. En plus de Pandora, la Question et le Phantom Stranger viennent participer aux célébrations, et sans jamais se rencontrer, les trois vont essayer d'aider les héros à résoudre leur enquête. Car oui, il y a un fond d'enquête, un super-héro ayant été assassiné, qui a pu faire le coup ? C'est sur cette question que le tome va avancer.
Dans le même temps, nous avons aussi une trinité "Dark" qui est mise en place. Madame Xanadu, Constantine et Zatanna ont de belles mises en avant à travers ce tome. Clairement, ces personnages jouissent d'un regain d'intérêt assez fort de la part des scénaristes pour ce passage.
D'autres personnages sont évidemment assez présents, Cyborg en premier. On a également une petite présence sympathique de Flash, Deadman, Shazam ou encore de Frankenstein. Mais Aquaman et le reste de la Justice League Dark en prennent pour leur grade. Quant à la Justice League of America, elle brille par son inutilité et son absence. Au mieux a-t-on un peu de Katana, de Steve Trevor voir de Green Arrow, mais tous les autres (Simon Baz en tête) sont totalement inutiles. On se demande vraiment à quoi sert cette équipe si ce n'est lancer un combat relativement court.
Enfin, pour le dernier paragraphe de cette partie, je vous invite à faire attention car il y a un spoilers assez énorme. En effet, parmi les personnages importants de ce tome, il y en a des nouveaux. Donc, je suis forcé de donner les noms et de ce fait de spoiler. Vous voilà prévenu. Car oui, la Justice League recrute et les trois nouveaux membres : Atom, Firestorm et Element Woman ont clairement le droit à une belle mise en avant. Personnellement Element Woman et Firestorm m'ont vite énervé mais Atom a vite gagné un centre d'intérêt élevé, cette nouvelle version étant particulièrement attachante.
Pour ce qui est du scénario, j'ai donné les grandes lignes. Comme le titre vous l'aura fait comprendre, on aura des confrontations entre les ligues, mais surtout des réorganisations. Plusieurs groupes différents vont se faire, chacun essayer une piste pour trouver l'assassin du super-héro. Chaque équipe étant constituée de membre des précédentes ligues, ce qui fait un sacré melting pot. Plusieurs fois l'affrontement est présent et on a donc le droit à quelques combats d'anthologie bien que ça ne dure jamais longtemps et que ça soit bien moins mémorable qu'un Civil War.
Enfaite, une fois les recrues sélectionnées dans la première partie, l'histoire avance sous la forme d'enquête, longue, sinueuse, ou la tension ne cesse de monter pour finalement arriver à une révélation et un dernier chapitre dantesque.
Il est cependant important de se rappeler que les numéros #18-21 ont lieu en même temps que les numéros #3-6 de Justice League of America. En effet, la Société Secrète semble un peu débarquée comme par magie comme un ennemi providentielle. Mais cela est justifié par la Justice League of America.
On a donc le droit à une belle montée de tension, à du suspense, à des surprises, à des guests plaisants, à des beaux combats. Mais alors, pourquoi mettre 6 comme note ?
Bon, déjà parce qu'il y a quelques phases mortes, quelques passages peu intéressants au mieux, mal racontés au pire (Trinity of Sins : Pandora). Deuxièmement parce que la nette majorité des protagonistes sont inutiles. Aquaman, Orchidé Noire, Stargirl, Katana, Vibes, Simon Baz, Hawkman sont autant de personnages inutiles. Et je ne parle pas des différents personnages qui apparaissent rapidement comme peu utiles.
La question de l'interventionnisme a l'étranger, bien qu'à l'origine de la crise est rapidement mise de côté, un gros regret quand on peut voir l'intérêt de cette question et ces répercussions dans le monde des lecteurs.
Le dessin également, qui, avec une dizaine de dessinateurs et autant de coloristes, n'est pas toujours au top niveau (Justice League #20 par exemple), du coup on a quand même de mauvaises phases.
Certaines scènes sentent également trop le "fabriquées" à mon goût et plus d'un personnage manque d'intérêt même quand il est mis en avant (Flash, Pandora). Heureusement quelques persos (Wonderwoman, la nouvelle recrue, l'Outsider, Constantine) gagnent en intérêt. Ce qui arrive à Superman durant ce tome est très plaisant. Le meurtre d'un héro n'est jamais anodins.
Beaucoup de détails qui rendent ce tome très intéressant malgré ces faiblesses graphiques et scénaristiques. Le côté enquête et la monté en puissance étant réussie, je ne peux que conseiller Trinity War au final.