Pourquoi Urban nous sort ça après Knightfall??
Lorsque j’ai entamé la lecture de la saga Knightfall, avant de savoir à quel point elle serait soporifique, une question me taraudait. Qui étaient ce Jean-Paul Valley, cet Azraël et ce mystérieux Ordre de Saint Dumas ? Chose à laquelle Urban Comics remédie avec la publication de La Lame d’Azraël dans la collection DC Nemesis. Chose surprenante par contre, c’est de publier cette œuvre alors que nous arrivons à la fin de Knightfall, et non à son début comme aux US à l’époque.
Jean-Paul Valley, étudiant de Gotham City, découvre que son père n’est autre qu’un exécuteur à la solde d’un culte mystérieux : L’Ordre de St Dumas. Baptisé Azrael, Jean-Paul revêt une armure de combat et s’oppose bien vite au Chevalier Noir, Batman. Ils vont pourtant mettre de côté leurs différends pour affronter le trafiquant LeHah, responsable de la mort du précédent Azraël.
La Lame d’Azraël est une mini saga en quatre parties, de Dennis O’Neil et Joe Quesada. Oui ! Cela me surprend également de voir des dessins de Joe Quesada chez DC Comics. Et si ses personnages ne sont pas toujours au top graphiquement, le rythme et l’intensité qu’il donne à l’action avec ses planches dynamiques sont par contre des plus agréables. Quelques excentricités avec les capes principalement, trop souvent avec des formes totalement surréalistes. Notons également une mauvaise gestion des couleurs dès que l’on se trouve dans les tons clairs et le blanc. Les costumes/armures, très années 90, sont cependant assez réussis.
Parlons de l’histoire, des origines de Jean-Paul Valley, c’est ce qui m’intéressait de découvrir. Nous découvrons donc un jeune homme, conditionné inconsciemment pour devenir une sorte d’ange vengeur de l’ordre de Saint Dumas. Azraël ! A la mort du précédent porteur du costume, qui s’avérait être son père. Dès qu’il enfile le costume, Jean-Paul laisse place à une autre personne, à une autre entité. Passant d’un jeune étudiant posé, réfléchi et calme à un tueur de sang froid sans véritables limites. L’histoire commence donc avec la mort du précédent Azraël, le père de Jean-Paul et le fait que ce dernier reprenne le flambeau et suive une formation, plus qu’accéléré auprès de Nomoz, son professeur.
Si vous vouliez plus d’explications, en savoir plus sur Jean-Paul comme moi, vous allez être déçu. Nous n’apprendrons rien de plus ! Dennis O’Neil se contentant d’une sombre histoire entre Azraël et le serviteur d’un démon à travers l’Europe et les Etats-Unis. Batman se trouvant au milieu, n’étant rien de plus qu’un pion au milieu de ce combat. Beaucoup de points d’ombres, de choses non expliquées ou carrément oubliées, on se retrouve avec une histoire vraiment bancale où on final, nous n’apprenons pas grand-chose de plus. L’action étant privilégiée aux explications. C’est plus simple et plus rapide, pas forcément plus intéressant cependant.
La présence de Batman n’a d’intérêt que grâce à Alfred ! En effet le jeune Jean-Paul/Azraël va très vite se sentir tiraillé entre deux feux. Entre la soif de vengeance et de morts de l’Ordre de Saint Dumas, et entre la calme et la raison vers lesquelles tente de le ramener notre cher Alfred. Et c’est suite à ce tiraillement que Jean-Paul va se démarquer, étant apparemment le premier Azraël à réussir à s’opposer au conditionnement de l’Ordre ! D’où le fait qu’il soit aux cotés de Batman dans Knightfall.
Je ne m’attendais pas du tout à cela en commençant cette lecture. J’espérais autre chose que de revoir en version longue ce que nous savions déjà dans Knightfall, j’espérais quelque chose de plus approfondi, une plongée dans un passé plus lointain, des explications plus concrètes. Je n’aurais peut-être pas eu ce sentiment si j’avais découvert cette minisérie avant Knightfall. Je ne sais pas, peut-être. Toujours est-il que là j’ai l’impression de lire en cent quarante-quatre pages, ce qui est résumé en quelques paragraphes dans les premières pages de Knightfall. Du coup un profond sentiment de répétition et de lourdeur.
Dommage car en elle-même, cette histoire n’est pas mauvaise. Ces nouveaux personnages sont assez dépaysant et l’action est omniprésente et tellement bien rendue grâce à Quesada. Surprenant même de voir Batman se faire tellement trimballer, et encore plus sympa de voir Alfred mis en avant à la place de son riche employé.
Notons la présence de Batman #488 (dessiné par Monsieur Jim Aparo) faisant le lien entre la minisérie dont il est question et Knightfall. Là aussi, quel dommage de lire cela une fois Knightfall terminée…
Bref, une histoire plaisante, riche en action mais tellement loin de ce que j’attendais. Aucune originalité, peu, voir aucune nouveauté, pas de révélations surprenantes (à cause de voir cette histoire publiée après Knightfall chez nous), et pour peu, que comme moi vous trouviez que Knightfall passe de saga intéressante à profondément gonflante, et bien cet ouvrage ne vous apportera rien de bien intéressant et se révèle finalement très, très dispensable. Dommage, un vrai soucis de planning selon moi.