Ce 4ème tome de Justice League nous présente une nouvelle équipe de super-héros dirigée à quatre mains par Steve Trevor et Amanda Waller. Cette dernière profite des évènements survenus dans les tomes 2 et 3 qui ont fragilisé la ligue pour monter sa propre équipe !
Son objectif est de pouvoir rivaliser avec la Justice League originale et, en cas de pétage de plombs de cette dernière, la contrer.
Contrairement à la V.O. américaine, Urban Comics a l'intelligence de glisser le 1er tome de la Justice League of America entre le 3ème tome VO et le 4ème tome VO de la Justice League. Ce qui en fait le 4ème opus de cette série en VF... et ce, en vue de faire le lien avec "La guerre des Ligues" (5ème tome en VF). Vous me suivez toujours? Bien !
Le premier chapitre du livre sert clairement d'introduction aux héros qui composeront cette nouvelle équipe. Comme sur le tome 1 - Aux origines, Geoff Johns rate la présentation de la plupart de ses personnages. Et que dire de leur psychologie... ça fait pitié !
Hawkman est une brute épaisse sans cervelle; Katana est inintéressante; Steve Trevor est la marionnette de Waller; Green Arrow est décrit à certains moments comme un véritable boulet; Catwoman est certes bien présentée mais son look ruine tout son charme; le nouveau Green Lantern (Simon Baz) est carrément absent de l'histoire !!
Quant à Martian Manhunter (limier martien en français), il bénéfice de nouvelles origines toutes pourries signées Matt KINDT.
Ces origines inédites sont placées dans les back-ups du livre. En résumé ça donne ça...
C'était un guerrier martien destiné à devenir le chef de sa planète natale et qui, lorsqu'il est revenu de son rite de passage, a trouvé son peuple carbonisé par un étrange incendie. Sur ce, pris de rage, il repère le responsable (un vilain fade de chez fade...) qui se cache sur Terre et le dézingue aussitôt !
Matt Kindt mériterait le Gérard de l'origin story la plus naze des New52 !!!
Bref, exit le martien philosophe endeuillé par la perte de sa famille. Exit aussi l'extraterrestre humble plein de sagesse et intrigué par l'humanité. Bonjour le J'onn Jonzz vantard qui n'hésite pas à utiliser ses pouvoirs de télépathe pour ramolir le cerveau des autres. Cette version New52 du Limier Martien est tellement bad-ass qu'il pourrait donner des cours à Chuck Norris !
En revanche, Stargirl et Vibe sont bien introduits et bénéficient d'une mise en valeur soignée. Le lecteur éprouve immédiatement de la sympathie pour ces deux ados à la fois stressés et fiers d'avoir été choisi pour intégrer la nouvelle Justice League.
Le jeune lectorat s'identifie plus facilement à ce gamin volontaire mais maladroit ou à cette jeune fille pétillante et prometteuse qu'au barbare Hawkman ou à l'aguicheuse Catwoman. D'ailleurs Amanda Waller l'a bien compris et compte sur Stargirl pour être la porte-parole du groupe auprès du public.
Quant à la Société Secrète dirigée par l’énigmatique et blafard Outsider (le méchant de l'histoire), elle capte toute l'attention du lecteur et vole la vedette aux héros.
Qui est cet Outsider? D'où vient-il? Dans quel but recrute-t-il?
Vous trouverez toutes les réponses à ces questions non pas dans ce tome 4 mais bien dans le... TOME 5... Sinon ce ne serait pas drôle :p
Dire que le scénario est un prétexte pour introduire l'event DC "Trinity War" (La guerre des Ligues - Justice League, tome 5) est un euphémisme. D'ailleurs, Geoff Johns ne s'en cache pas. Le problème c'est qu'avec une intrigue aussi pauvre, il faut soigner ses personnages et c'est tout le contraire qui se passe... on en vient même à tenir avec l'Outsider tant cette nouvelle ligue peine à convaincre !
Dès le deuxième chapitre, le scénariste envoie son équipe en mission sur le terrain et c'est... ennuyeux. On sent que ce groupe n'est là que pour faire de la figuration et lancer le prochain tome.
Au niveau des dessins, c'est pas brillant non plus !
David FINCH ne produit pas son meilleur travail. Ses visages sont souvent bâclés et ses décors pauvres en détails. De plus, il confond sensualité et vulgarité dans le chef de Catwoman ; sa combinaison en cuir noir avec décolleté plongeant jusqu'au nombril déforce la personnalité trouble de Selina Kyle. Heureusement, Brett BOTH sauve les meubles en s'occupant des deux derniers chapitres de la série.
En ce qui concerne les back-ups sur le limier martien, 3 dessinateurs de seconde zone sont à l’œuvre. C'est correct mais sans plus.
Soyons francs : cette Ligue de Justice d'Amérique ne sert à rien et tout le monde s'en fout. Le but de ce tome est clairement de servir de tremplin à la guerre des ligues !
L'intrigue manque cruellement de rythme. La caractérisation des personnages est approximative et tous les héros ne sont pas mis sur le même pied d'égalité. Au niveau graphique, David Finch, pourtant doué, est souvent à la ramasse.
Bref, ce 4ème tome de Justice League (et 1er de Justice League of America) est un fiasco total !
Je vous le déconseille vivement.
Liste des comics que j'ai lus, notés et critiqués