Dans cette histoire, Raspoutine, depuis la Sibérie, cherche à retrouver sa fille qu'il pensait disparue. Canardo rencontre par hasard cette fille, chanteuse de cabaret qui répond au prénom d'Alexandra. Cette dernière, après avoir été mise au courant de l'existence de son père, cherche à le rejoindre. Canardo se propose de l'aider dans son entreprise et de l'accompagner en Sibérie.
J'ai découvert Les enquêtes de l'inspecteur Canardo il y a bien longtemps au détour d'une bibliothèque, le ton glauque et anticonformiste des ouvrages (25 volumes publiés) m'a séduit d'emblée.
La marque de Raspoutine est le deuxième opus des aventures de l'Inspecteur Canardo dont l'auteur est Benoît Sokal. Attention cependant, le lecteur de bandes dessinées n'est pas forcément habitué à croiser un monde aussi sombre que celui des aventures de Canardo, mises en scène par le dessinateur belge.
L'inspecteur Canardo est un canard antropomorphe entre Philippe Marlowe et Colombo (un canard avec un imper), mais il cultive ses propres particularités : alcool, cigarette, séduction, sens de la dérision. Canardo est désabusé par le monde violent et injuste qui l'entoure.
Dans la marque de Raspoutine, le canard détective va se trouver aux prises avec un chat despotique à la tête d'une entreprise criminelle. Dans cet opus, "l'âme russe" prend les traits d'un félin sans scrupules. Finalement, sa fille subira un sort funeste, empoisonnée par Clara, une protagoniste qui avait déjà envoyé ses hommes de main à ses trousses.
Avec Canardo, le danger est toujours au coin de la rue. Si le canard détective armé de son 38 s'en sort toujours, ses aventures se terminent toujours de façon dramatique pour les personnages qui cheminent avec lui, notamment les créatures féminines qui tombent sous son charme de "canard battu". Ce mauvais karma finit par le "cabosser" toujours davantage et le rendre toujours plus dépressif, lui qui déjà a perdu la foi dans le bestiaire animal qui l'environne, copie d'un monde humain malveillant et dangereux. Bâti sur un paradoxe qui voudrait que les animaux soient moins nuisibles que les hommes, les récits les mettant en scène sont toujours envahis par la noirceur et la corruption, la marque de Raspoutine ne fait pas exception à la règle.
Ma note: 8/10