Ed Brubaker, voilà un artiste de talent que j’apprécie énormément. Et je n’ai lu, principalement, que son travail chez Marvel (son fantastique run sur Captain America par exemple, qui restera dans les runs cultes du héros !) ainsi que son travail chez Catwoman chez DC.
Avec Fatale je vais enfin le découvrir sur un titre plus personnel.
De nos jours, aux Etats-Unis.
Lors des obsèques de son parrain, le reporter Nicolas Lash rencontre une mystérieuse jeune femme qui se fait appeler Jo. Intrigué par ses propos, mais surtout subjugué par sa beauté, il se laisse séduire. Mais il découvre très vite que celle qui le fascine tant traverse les années sans vieillir, cherchant à échapper à un gangster qui s’avère être un monstrueux démon immortel. Et visiblement, il n’est pas le premier à tomber dans les filets de la belle…
Vous ne pourrez pas échapper à … Fatale ! Après Criminal et Incognito, cette nouvelle série signée Ed Brubaker et Sean Phillips est à la croisée de deux genres : le polar et le fantastique, et se révèle aussi efficace qu’envoûtante. (Contient les épisodes #1 à 5.)
Tout commence à l’enterrement du grand-père de Nicolas Lash. Ce dernier, découvre parmi le peu de personnes à s’être déplacées pour son grand-père, une superbe brune, avec un regard de ceux qui vous transpercent le cœur, vous mettent complètement à nu devant elle. Il apprend que Jo, c’est son nom, est la petite-fille de la femme ayant partagé, un temps, la vie du grand-père de Nicolas. Peu de temps après il aura la vie sauve grâce à Jo, et très vite la fascination devient de l’attirance, de l’envie et cela se transforme en un besoin irréversible de voir Jo !
C’est alors que le présent se mêle au passé. Et nous découvrons comment le grand-père de Nicolas, Hank, a rencontré Jo !... Joséphine ne vieillit pas ! Elle reste toujours aussi belle, aussi sensuelle, aussi troublante. Et au cours d’une enquête contre le compagnon de Jo, Hank va tomber sous le charme de la belle brune. Au point de ne plus pouvoir dormir la nuit, au point de penser à elle non stop, au point de vouloir passer tout son temps avec elle, dans ses bras, à lui faire l’amour, et cela malgré sa femme et son futur enfant à naître sous peu !
Mais en sombrant dans le regard incendiaire et déroutant de Jo, Hank met les pieds dans un monde, dans un univers dont il ne peut soupçonner l’existence. Il découvre avec effroi que Jo est déjà morte une fois, et qu’elle est la proie d’un démon capable des pires atrocités ! Sa femme et son bébé en seront les malheureux témoins ! Mais malgré l’horreur qu’Hank peut ressentir, il ne recule devant rien pour aider Joséphine.
Sous fond d’enquête policière sur une secte démoniaque, et sur les investigations de journalistes contre des flics véreux comme cela est souvent le cas à l’époque des Incorruptibles et de la prohibition, Hank et d’autres personnages, à travers les époques, vont découvrir que le fantastique et les démons ne sont pas des choses irréelles que l’on ne voit qu’à la télé pour nous distraire. Jo entraîne les gens qui s’échouent dans ses filets dans la tourmente et l’effroi, mais l’amour semble plus fort que les pires des sévices. Mais jusqu’où peut-on aller par amour ?
Au dessin, Sean Phillips, nous permet de façon magistrale de plonger au cœur des années cinquante. Il installe une ambiance oppressante, noire, sombre et dangereuse. On s’y croirait ! Tout est réussi, l’ambiance donc mais aussi les décors, les personnages, tout nous rappelle cette époque. Et les personnages justement, parfaitement identifiables, criants de vérité dans leurs défauts, et que dire de Jo, n’importe qui pourrait sombrer pour elle et son regard !
Bref, Fatale est une belle découverte, l’ambiance des années cinquante est une réussite totale, les personnages sont passionnants, embrumés de mystère. Le mélange du polar et du fantastique fonctionne à merveille et je n’ai qu’une envie, découvrir ce qui va arriver à Jo et à ceux qui tombent dans ses bras !
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