XIII origins ou la démythification du rêve américain.
Probablement mon album préféré de la série. Et pourtant, avec cette suite du"Dossier Jason Fly" (que l'on peut considérer comme un prologue), on n'est plus dans le Complot étatique ou les magouilles politiques. Non, XIII s'offre une "petite" pause à la recherche de ses origines. Et ça se précise.....
On quitte la ville pour arriver dans dans le trou du cul du monde, les bonnes vieilles bourgades paumées des USA. Donc une intrigue en vase clos, avec une dizaine de personnages. Et là, genre que j'affectionne particulièrement, on a l'histoire dans l'Histoire.
Comme XIII est un mec plutôt tranquille, il ne lui faut pas longtemps pour se mettre à dos les grosses huiles locales en déterrant un passé loin d'être glorieux. Durant l'enfance du petit XIII (et oui, c'est dur à imaginer, mais XIII a été un petit enfant innocent), le maccarthysme y côtoie le Klu Kux Klan. Et cela donne une histoire haletante. On fait l'aller retour entre passé et présent, et comme c'est Van Hamme au scénario, tout cela se fait de fort belle manière.
Donc XIII va fouiller dans les poubelles histoire de faire remonter à la surface des actes immondes (je n'en dirais pas plus pour ceux qui n'ont pas encore eu la chance de pouvoir lire cette série). Il sera donc confronté aux membres du petit groupe responsable de ces actes immondes réalisés sous l'égide du magnat local (l'infâme Dwight Rigby qui possède plus de la moitié de la ville) et qui pensaient pouvoir tranquillement finir leur vie. Et comme un malheur n'arrive jamais seul avec XIII (il a des journées bien remplies celui là!) la terrible Mangouste vient se greffer à l'action.
Après, tout se passe comme d'habitude, XIII va recevoir l'aide de la magnifique et indispensable Jones (qui, elle, va passer de sales moments, et oui, une black chez les bouseux.....) tout en n'oubliant pas de se taper la belle de service, Judith (c'est incroyable, ça, le pouvoir de séduction des héros de BD chez Van Hamme....).
Un petit mot sur le dessin de Vance, qui si il affiche certaines limites en ce qui concerne la perception du mouvement (ses personnages semblent toujours un peu trop statiques) n'a pas son pareil pour nous présenter des paysages enneigés de toute beauté.
Au final, il en ressort un album profond, qui nous fait un rappel nécessaire à l'Histoire et nous montre à quel point le genre humain peut être abjecte (racisme, lâcheté, recherche du profit......). Et qu'en on y réfléchit bien, ce n'est pas si vieux que ça cette période sombre d'un monde dit "civilisés......
Il y est aussi question de rédemption par l'intermédiaire du vieux Zeke.
Un des albums les plus sombre et touchant de la série et qui prouve que le commercial n'est pas forcément l'ennemi de la réflexion et du subtil (ça c'est pour les détracteurs de Van Hamme).