La Page blanche par Pyrod
Une jeune femme se réveille sur un banc sans le moindre souvenir de son identité. Elle part alors en quête de celle qu'elle était à travers ses possessions et son mode de vie.
Le dessin de Pénélope Bagieux, sans que celle-ci cherche à se départir de sa production habituelle (que je connais assez peu je dois l'admettre), parvient plutôt bien à dépeindre un univers, le nôtre, dont la superficialité peine à cacher la vacuité et l'absurdité. Je dois dire qu'il colle assez bien avec le ton doux-amer du livre et sans être scotchant techniquement (notamment pour les couleur) sert bien le propos.
Du point de vue du scénario, c'est un point de départ assez classique dont le développement vise à démontrer que ce que nous possédons ne suffit pas à nous définir, que c'est que nous faisons qui compte. Ainsi le personnage principal a beau posséder de nombreux livres et DVD, ils sont semblables à ceux que tout le monde regarde et ne lui permettent pas de se trouver une identité. Plus encore, lorsqu'elle cherche à se définir, elle commence par chercher les activités qu'elle aurait ou ce qu'elle saurait faire.
La quête de l'identité se prolonge, tout au long du livre, sur d'autres interrogations : qu'est ce qui a bien pu me pousser à faire ce choix ? ces gens sont-ils vraiment mes amis ? Pour finir se conclure sur une note positive, gentillette même, indiquant qu'il n'est pas trop tard pour se construire laissant alors, je suppose, le lecteur se faire sa propre idée du chemin.
Si j'apprécie ce ton, qui se veut très réaliste, alternant entre séquences amusantes et dramatiques, ce qui me semble le plus flagrant dans cette BD, c'est au Boulet a cherché à donner une profondeur à son propos que l'on ne trouve pas si fréquemment dans la franco-belge. Il me semble qu'il n'y parvient que partiellement et que son message peine à entrer dans le coeur des choses en voulant trop démontrer à quel point son personnage est vide.