L’angoisse de la page blanche.
Il y en a qui fantasment sur Natalie Portman, Emily Blunt, Kirsten Dunst, Scarlett Johanson et tutti quanti.
Moi? Je rêve de Pénélope Bagieu. Oui oui, je parle bien de l'illustratrice, celle avec les oreilles décollées, le gros nez et les yeux d'enfants. Que voulez-vous, on n'a pas tous les mêmes critères de beauté.
Ah, Pénélope... Son dessin moderne, épuré. Sa gaieté. Son blog. Ses chroniques BD sur Mademoizelle.com, son talent en général. Elle m'émeut.
Et Boulet... Je l’idolâtre, le déifie, je copie son style, m'abreuve avidement de tout ce qu'il crée. Boulet, il est au panthéon de ceux qui me font aimer l'art séquentiel. Plus accessoirement, il remplit mes étagères.
Bon, c'est un peu exagéré (à peine), mais ces deux auteurs, ils me tiennent à cœur.
La Page Blanche, je l'ai dévoré.
J'ai dévoré le dessin de Bagieu, qui est dans cet album le travail le plus accompli que j'ai vu d'elle; et que je trouve en parfaite harmonie avec le scénario qu'il sert (d'autant plus je trouve souvent son potentiel sous-exploité).
J'ai dévoré l'histoire, retrouvant une thématique chère à Boulet, et qui personnellement me fascine: la quête d'identité.
Un personnage qui, à force de vouloir devenir quelqu'un, est devenu personne. Voilà de quoi parle ce one shot qui m'a pris aux tripes, que j'ai lu d'un trait, que je relirai quand je l'aurai suffisamment oublié.
Et puis j'ai beaucoup, beaucoup ri.
Pour moi cette BD c'est Paris, les gens, l'être humain, l'humour, la joie, la déprime, l’angoisse, le lâcher prise de gré ou de force: cette BD, c'est la vie.
Ah ouais, carrément? Ben dis donc!
Certains accusent ce récit de vacuité. D'aucuns diraient que ces 200 pages, au final, ne racontent pas grand chose. Et objectivement, ils ont raison. Je ne qualifierai cette BD ni de chef-d'oeuvre ni d'incontournable.
Mais qu'est-ce que je me suis régalé!