Enfin cette longue aventure se conclut. Spectaculaire, très dense, volontiers plus tragique, La piste des navajos est une digne fin qui renoue avec la qualité de l'épisode trois. L'ensemble forme, une fois complété, une fresque épique de grande ampleur. Nul doute que, estimé comme un seul volume, la note aurait été largement supérieure pour le cycle. Car du talent, il y en a indéniablement. Du souffle épique aussi.
Blueberry s'avère un très bon hommage au western de l'âge d'or, celui des années 1950, qui s'accompagnait d'une certaine naïveté mais ne craignait pas d'aborder, parfois, des thèmes plus sombres. Les personnages sont peut-être le point faible de l'ensemble. Conformes jusqu'au bout à ce que l'on attend d'eux, ils n'offrent guère d'évolution alors même que cinq volumes leur sont consacrés. Blueberry toutefois aura gagné en maturité par rapport au premier volume, où on le voyait hâbleur et tricheur.
Encore une fois, ce cinquième tome des aventures de Blueberry n'est intéressant que pris dans l'ensemble avec les quatre précédents. Mais si vous avez tout sous la main, ne vous privez pas.