La position du tireur couché... A dormir debout !
Avec la position du tireur couché on entre dans une série noire couleur rouge sang. Un cadavre toutes les deux pages, quand il n'y en a pas quatre dans une seule planche.
L'adaptation du bouquin de Manchette se lit, que dis-je, se déguste comme un roman. Du noire comme les Français savent en faire : des gens communs qui vivent des histoires qui nous dépassent et que l'on sait pourtant possibles.
Martin Terrier est le fils d'un alcoolique qui par dépit amoureux se vend comme mercenaire sur le marché fructueux de la guerre. Ne sachant faire qu'une seule chose, tuer, avec un talent certain, il devient tueur à gages à la solde d'officines des services secrets.
Je n'en dirais pas plus sur l'histoire pour ne pas annoncer une fin qui ne réchaufferais pas un mort.
L'histoire est encensée par le dessin de Tardi : noire, simple et pourtant d'une précision semblable à celle d'une lunette de tir. Il fait mouche, tape dans le mille et nous explose aux yeux.
Les têtes explosent, les coups de poing nous frappe au ventre.
Tardi est certainement le plus doué pour dessiner la ville Paris : ses rues, son architecture, son périfh' et sa grisaille polluée.
Un dessinateur que l'on reconnait tout de suite, un style.
Alors comme une très bonne série noire, je place cette BD à porter de la main, certain de (re)passer un excellent moment dans les noirceurs de l'âme humaine, dans ce qu'elle a de pire et dont chacun n'est pas dépourvue.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.