A travers le retour d'une grand-mère juive et sa petite fille en Pologne pour recouvrer la propriété d'un immeuble dont la famille a été spoliée pendant la 2nde guerre mondiale, on s'attend à retrouver quelques pages vibrantes de la Shoah.
Elles ne sont au final qu'effleurées.
Certes l'émotion n'en est que plus subtilement suggérée.
Mais le propos de l'oeuvre devient trivial.
Pire, peut-être est-ce le propre de l'humour juif, mais j'ai trouvé l'autoflagellation de l'auteure (juive elle même cqfd) un peu lourdingue que ce soit à travers :
- l'évocation d'un membre de la famille qui s'impose inlassablement comme une sangsue vénale,
- la méfiance maladive des israélites envers les "goïs"
- l'avarice caricaturale des juifs...
Bref je n'ai pas trouvé le propos très ajusté.
Avec du coup un peu d'incompréhension au regard des prix remportés (Prix spécial du Jury d'Angoulême et Eisner Trophy).
Je chargerai même la mule en évoquant des dialogues ou des dessins pas plus engageants que la moyenne des BDs sur le marché.
Au final pour apprécier l'ouvrage, il faudra donc se laisser mener au fil des anecdotes comme dans un film de Woody Allen.
Car pour le coup l'histoire est agréable à suivre grâce à un scénario léger et assez enjoué.
Avis donc aux amateurs du cinéaste !