La Saison de la Couloeuvre, tome 2 par Hard_Cover
Il y a des bandes dessinées – ou des livres – qui ont ce pouvoir incroyable de se retrouver en haut de PAL alors qu'elles viennent tout juste d'être achetées, alors qu'il y en a tant d'autres qui attendent depuis longtemps d'être lues.
C'est le cas du tome 2 de La Saison de la Coulœuvre, dont le tome 1 m'avait fait très très forte impression, ce n'est pas peu dire. C'est donc à peine apparue sur les rayons des librairies que j'en fis l'acquisition.
Dans ce second épisode de la série signée Serge Lehman et Jean-Marie Michaud, nous retrouvons l'Intersection 55, son nexus, les canyons de la planète des Mohaïs...
Mais ce deuxième volet de La Saison de la Coulœuvre est placé sous le signe des explications. En effet, le premier tome avait pour but de présenter les personnages et les décors de la série, en en mettant plein la vue au lecteur. Cette fois les auteurs s'attachent principalement à éclaircir un petit peu le contexte, à étayer l'univers. En somme : à expliquer un peu plus avant tous les aspects du récit au lecteur.
Le tome 2 est de ce fait plus dense, plus fouillé encore que le premier. Il y a beaucoup à lire mais on en achève la lecture en connaissant l'histoire des Mohaïs et les origines de l'Intersection 55. On sait enfin ce qu'est le Picte et la Coulœuvre. Malgré tout, il reste encore énormément de choses à découvrir, semble-t-il, et le suspense plane à la fin de l'album.
Les dessins de Michaud sont toujours aussi beaux. Ses mises en scène sont toujours aussi magnifiques, il utilise encore ses plans fixes évolutifs à la perfection. Il y a toutefois moins d'explosions de couleurs que dans le premier tome. Elles traduisent – on l'avait déjà plus ou moins compris avec le tome 1 – les résurgences des instincts « barbares » des Mohaïs, qui, grâce au Picte, peuvent contrôler leurs émotions. Les événements décrits dans la deuxième partie de La Saison de la Coulœuvre se prêtent moins à la libération des pulsions des protagonistes. Ces derniers, connaissant maintenant l'origine de l'émeute du Surplomb trois, réfrènent leurs sentiments, à l'image de Lars. Mais malgré tout, Rhéa et Derec Finn, ainsi que le Formicien, ont goûté aux joies des émotions. Ils ne le regrettent pas, bien au contraire, et compte en refaire l'expérience...
Le tome 2 de La Saison de la Coulœuvre est peut-être un tout petit peu moins bon que le premier. Il prend en fait moins le lecteur aux tripes, le frappe moins par son esthétique. C'est toutefois seulement parce que le lecteur sait maintenant à quoi s'attendre car la qualité, elle, reste évidemment à un très haut niveau et parce qu'il y a plus de texte. Mais il fallait bien que Lehman ait plus d'espace pour décrire son univers et faire un avancer un scénario qui laisse planer le mystère et fait apparaître une menace digne d'un grand space opera.
Aussitôt l'album refermé, on voudrait se jeter sur le troisième, à paraître prochainement.