De nos jours, La Serpe d'Or est surtout connu pour avoir failli avoir une adaptation en film par Belvision mais n'ayant finalement jamais vu le jour à l'écran à cause de différents entre les Studios et les auteurs d'Astérix ayant détesté le film Astérix le Gaulois réalisé dans le dos de Goscinny et Uderzo et, surtout, ayant été fous de rage de ne pas avoir été impliqués dans les créations des adaptations de leur petit héros gaulois.
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https://medias-perdus.fandom.com/fr/wiki/Ast%C3%A9rix_et_la_Serpe_d%27Or_(film_d%27animation_perdu;_1967)
Cependant, est-ce que nous nous rappelons de l'album lui-même?
Voici l'histoire: alors qu'il cueille du gui, Panoramix casse accidentellement sa serpe d'or. Hors, non seulement sans serpe d'or, impossible de donner des pouvoirs magiques aux ingrédients de la Potion Magique du village gaulois, mais surtout, Panoramix ne peut pas se rendre à une réunion de druides imminente dans la Forêt des Carnutes sans sa serpe.
Les bonnes serpes d'or étant trop rares, Astérix et Obélix se rendent à Lutèce chez Amérix, le cousin éloigné du tailleur de menhirs réputé pour fabriquer les meilleures serpes d'or dans la Gaule. Mais ils ignorent que ce simple achat va leur attirer beaucoup d'ennuis.
Alors que le premier album, Astérix le Gaulois, se déroulait en huis clos et racontait plus une suite de péripéties qu'autre chose, La Serpe d'Or, lui, mets en scène une histoire cohérente ayant une enquête mystérieuse assez jouissive à suivre.
Disparition d'Amérix, trafic de serpes d'or, qui en est le chef et pourquoi fait-il cela?
De plus, l'humour de la BD commence à bien se mettre en place en mettant en scène des styles humoristiques qui furent plus aboutis dans Le Tour de Gaule et Le Bouclier Arverne par la suite.
Et n'oublions pas que La Serpe d'Or commence doucement à préparer ce qui fut l'essence de la plupart des aventures d'Astérix par la suite: les voyages. Certes, on ne dépasse pas la Gaule étant donné qu'on reste à Lutèce (Paris) mais le fait de croiser des Gaulois originaires d'autres villes de Gaule montre un aperçu de ce que furent par la suite l'essence de la BD: les stéréotypes gentillets pas méchants. Et puis, c'est surtout Lutèce, enfin Paris, la ville réputée pour être chauvine vis-à-vis du reste de la Gaule (et du monde) qui s'en prend plein la tronche: constructeurs qui gâchent la beauté de la nature, chauffards semblant avoir eu leurs permis de char dans des pochettes-surprises, pollution de l'eau...
...sans compter un Gaulois de Massilia n'hésitant à qualifier les Lutéciens de "fadas".
En dehors de ça, les présences de brigands menaçant nos héros sans arrêt pour ne faire que se prendre des baffes par des Gaulois, dont l'un est gavé de Potion Magique rendant fort et l'autre étant en permanence physiquement musclé, font bien ricaner.
Mieux que tout, alors qu'il n'était qu'un personnage tertiaire dans le premier album, Obélix devient enfin le grand ami de toujours d'Astérix et endosse le rôle de co-héros qu'il garda pour toujours par la suite. Les échanges boudeurs entre lui et Astérix, s'ils ne sont pas aussi hilarants que dans les albums qui sortirent par la suite, font sourire du début à la fin.
En dehors des personnages gentils, les méchants Lentix et Avoranfix sont assez plaisants à suivre: l'un étant un couard assez drôle, l'autre étant un manipulateur et un beau-parleur de manière délicieusement odieuse.
On peut également apprécier l'ivrogne répétant sans cesse "Vive Vercingétorix!" mais sans jamais arriver à le prononcer correctement.
Après, cet album est-il irréprochable? Malheureusement non. Alors que l'enquête était bien pensée durant toute l'histoire, celle-ci se termine par une facilité scénaristique très décevante et, surtout, frustrante.
De plus, certains personnages secondaires sont assez oubliables, plus particulièrement le Préfet Gracchus Pleindastus uniquement présent pour geindre ou encore l'Arverne qui semblait être important pour l'histoire durant la première partie pour finalement ne plus servir à rien durant la deuxième.
Mais le plus gros défaut est, sans aucun doute, l'aspect visuel de l'oeuvre. En effet, même si les traits des personnages sont mieux travaillés que dans le premier album, les dimensions de ces derniers sont très hasardeuses d'une case à une autre. Idem pour les paysages qui ne sont pas toujours très bien dessinés...
..., plus particulièrement des dolmens censés être imposants faisant la même taille que nos héros.
Bref, on sent que Goscinny et Uderzo sont en bon chemin mais ce n'est pas encore ça.