Tout le monde connaît le Pingouin, figure majeure de la galerie des criminels qui hantent les rues sombres de Gotham City, surtout depuis l'interprétation de Danny De Vito dans Batman Le Défi, auscultation des déviances d'un véritable freak show made in Tim Burton.
La Splendeur du Pingouin se penche sur la psyché d'Oswald Cobblepot, forcément torturée, façonnée par une mère aveuglée par son amour inconditionnel et le reste de sa famille qui le martyrise, comme la majorité des gens qui croise sa route. D'abord pathétique dans ce qu'il subit, le futur Pingouin se métamorphose peu à peu en la figure du banditisme que l'on connaît aujourd'hui : ni pitié, ni remord, en provoquant la mort de la quasi intégralité de sa famille.
Condamné à une vie solitaire, coincé entre ses blessures narcissiques, l'amour qu'il porte à sa mère et ses rapports compliqués aux femmes, le Pingouin est confirmé comme se définissant par ses extrèmes, tant dans ses sentiments que dans ses réactions face à ceux qui, selon lui, lui manquent de respect. Parrain respecté uniquement par la crainte qu'il inspire, en quête d'un amour illusoire qui sera dévoyé par ses actes, Cobblepot est un personnage complexe qui, sous la plume de Gregg Hurwitz, devient presque humain.
Quant à l'univers que Szymon Kudransky dessine, digne du film noir, il plonge le comics à la fois dans un passé sombre et un présent violent et sans concession. Son trait fin et atypique, ainsi que ses couleurs profondes achèvent de faire du personnage du Pingouin une "Splendeur".