Dans un style qui rappelle Bastien Vivès mais néanmoins bien à lui, Jérémie Moreau déroule son intrigue avec poésie, humour, tendresse, en posant une seule question : est-ce légitime de vouloir gagner à tout prix ?
Son héros, Max Winson, grand échalas qui semble presque s'effacer dans son short et son t-shirt immaculé, qui s'efface même carrément devant son entourage, ce père colérique et intransigeant, cette attachée de presse hyper-speed, et même ce majordome pourtant bienveillant, on ne sait pas trop ce qu'il veut. Mais le fait est qu'il gagne tous ses matchs de tennis depuis 7 ans, et qu'il est devenu le héros et le chouchou de la planète.
Jusqu'au jour où une journaliste impertinente casse le rêve : après tout, c'est pas un peu tyrannique comme comportement de ne pas laisser les autres gagner ? Désarçonné par sa virulence, Max s'écrase et son père manque de s'étouffer de colère. Le recrutement d'un autre entraîneur provoque des changements dans la vie de Max qui se met à réfléchir. Au terme d'un entraînement pour le moins étonnant qui l'éloigne un peu des tournois, Max reprend du service pour se confronter à un joueur venu tout droit d'un état dictatorial. Or c'est un secret de polichinelle que si Max gagne, son adversaire perdra la vie en même temps que le match. Alors comment un type gentil et humain mais programmé depuis son enfance pour gagner va-t-il réagir ?
Un premier volume étonnant et très bon. Les personnages clichés sont là pour renforcer ceux qui ont une réelle profondeur, une humanité qu'on n'attend pas là où elle se trouve. La fin est superbement menée, personnellement je n'ai pas vu venir la dernière planche.