Ce manga est une adaptation d’un roman de Taichi Yamada, qui a été primé au Japon. Sôsuke, jeune aide-soignant, vient de démissionner de l'EHPAD au sein duquel il travaillait, terrassé par une culpabilité mystérieuse. Mais grâce à Mlle Shigemitsu, une collègue, il retrouve très vite un travail, chez un vieillard connu pour sa mauvaise humeur, monsieur Yoshizaki. La Vie devant toi promettait par son pitch et l'enthousiasme que suscite les autres œuvres de l'auteur, plutôt dans un registre révolté si j’ai bien compris. Je tiens à préciser que j'ai travaillé en EHPAD pendant deux ans, une expérience dont ce livre ne traduit pas vraiment la richesse. Le thème de la culpabilité est abordé d'une manière que j'ai apprécié, à une époque où les réseaux sociaux accusent, où semble régner le souci de la pureté, cela fait du bien un livre qui humanise la faute, parce que oui personne n'est à l'abris d'une bourde et ça peut être une épreuve de vivre avec ça. En ce sens, on peut lui mettre une étiquette Feel Good. Cela dit, je trouve que les dessins sont très grossiers, l'histoire est un peu longue à démarrer et elle n'est pas parvenue à susciter d'émotion. Un peu dommage quand on voit le sujet ! Sur d'autres aspects, l'auteur est capable, à travers les manoeuvres de Yoshizaki, d'une finesse psychologique digne d'un thriller, qui relance bien l'intrigue sur le dernier tiers. Il n'en reste pas moins que l'ensemble est assez pauvre et oubliable.