Un manga français prenant et inventif

Les premiers mangas sont apparus dans nos contrées au début des années 90, avec le succès que l'on sait. Aujourd'hui, la bd nippone a du mal à se renouveler, et à part One Piece et Naruto qui commence déjà à s'essouffler, peu de nouvelles séries réussissent à percer. Quelles solutions? Appeler des auteurs français en renforts, et pas n'importe lesquels. Balak, Michaël Sanlaville et surtout le grand Bastien Vivès viennent de sortir le premier tome d'un shonen pas comme les autres; Last Man.

Scénario : Adrian, un jeune un jeune garçon élève dans une école d'art martiaux, se prépare pour son premier grand tournoi, celui qui a lieu chaque année dans le village où il vit. Seulement voilà, son coéquipier lui posant un lapin le jour J, il est contraint d'abandonner, jusqu'à ce qu'un mystérieux étranger, Richard Aldana, propose de faire équipe avec lui. Faisant deux fois sa taille, celui-ci va aider Adrian à progresser et ils vont tous deux essayer de remporter le tournoi. Extrêmement classique, le scénario reprend les bases du genre des récits de tournoi dans un univers médiéval assez ambigu, car bourré d'anachronisme. Ce qui fait toute la saveur du scénario, ce sont ses personnages, tous aussi réussis les uns que les autres, et pour la plupart très attachant. Ajoutez à cela un touche d'humour souvent potache et toujours drôle, et vous prendrez à coup sûr un malin plaisir à lire les 200 pages de ce premier album.

Dessin : Là où Last Man s'éloigne le plus des mangas, c'est sûrement dans ses dessins, épurés. Privilégiant les émotions aux détails avec leurs personnages, Sanlville et Vivès n'oublient pas non plus les décors foisonnant dans certaines cases, absent dans d'autres, pour un résultat vraiment efficace, en noir, blanc et gris. Mention spéciale pour les scènes d'actions, dynamiques, osées : parfaite.

Pour: L'implication des auteurs et surtout des éditeurs (ce qui est de plus en plus rare, pour ne rien vous cacher) fait plaisir à voir. 12 tomes de 200 pages sont prévus, à raison de 3 sorties par an. Des spin-offs sont envisagés, un jeu vidéo de combat tiré de la BD est en préparation, un making-off fictif mettant en scène le trio est en ligne sur le web, des autocollants en fin d'album, une édition collector ; Casterman a vraiment décidé de valoriser au maximum sa nouvelle série.

Contre: A quel public est destiné la série? Difficile à dire. Les lecteurs adulte sont habitué à Bastien Vivès, mais pas aux mangas. Quand à la jeune génération, fera-t-elle l'effort de se détourner un instant de One Piece à 7€ l'unité pour Last Man, à 12€ 50? Rien n'est sûr.

Pour conclure: Ce manga français est une très bonne surprise, il se lit avec un enthousiasme sans limite et lorsqu'on referme le livre, on a qu'une seule envie: lire la suite. Ca tombe bien, elle est en ligne gratuitement sur delitoon.com, avec de nouvelles pages chaque mois. Et si vous êtes hésitant pour l'achat de l'album, les 20 premières planches sont à votre disposition sur le même site.