Parce que non, contrairement à Walking Dead, je n'ai pas commencé la saga Punisher Max par le troisième tome. En même temps, quand on voit sa gueule, on se dit bien qu'il ne faut pas débuter par là pour suivre la série. Mais bon, le tout étant que je viens tout juste de me relire le premier tome de cette foutue saga de malade, et putain que c'était bon.
Franchement, comme on dit par chez moi, les comics qui ont carrément la gueule d'un film, c'est vraiment rare, pour ne pas dire unique. Là, je ne parle pas de graphismes, je parle d'écriture et de gestion des plans de dessin. Donc, je parle de graphismes. Donc, je suis un peu con. Donc, c'était inutile. Bref. Et donc, le tout est tellement bien géré qu'il existe un réel côté épique au tout, notamment dans les combats, carrément tops, faut bien le dire.
Je dirai pas que j'en ai rarement vu de comme ceux là, car ce serait un peu exagérer le pouvoir de la chose, mais le pouvoir de pénétration de ces combats dans ta tête ( vive le français ) est supérieur à la moyenne du pouvoir de pénétration du flingue d'OSS 117. Même moi, j'ai du mal à me comprendre, des fois.
Et donc, vous l'aurez compris, c'est vraiment efficace, de la manière la plus ultra, en fait. Tellement que je ne me lasse pas de le relire, et de toujours prendre le même plaisir de voir le Punisher se débarasser de trois mecs à mains nues alors qu'il vient de se faire tabasser par Wilson Fisk, et tiré dans l'épaule. C'est génial, jvous dis. Le personnage est lui même tellement puissant et indestructible qu'il paraît ... Sauf que non, le Punisher n'est plus indestructible. Plus du tout, même.
Et elle est là la grande nouveauté, que dis-je, la grande originalité du run d'Aaron : voir le Punisher non pas comme un anti-héros ultra violent et surpuissant, mais plus comme un "vigilante" sur la touche, comme un justicier violent et abattu, comme un homme vieillissant et tortué. Et justement, cette idée de narration est parfaite pour suivre l'héritage du long et prodigieux run de Garth Ennis. Aaron fait donc un taf d'enfer, rendant par ailleurs hommage à son illustre prédécesseur.
Pourtant, il n'oublie pas de faire son propre monde, sans jamais perdre la personnalité qu'il désire instaurer à ce personnage qui est désormais sien. Ainsi, le bad guy de l'histoire, un inconnu à mon sens ( je ne connais pas assez la mythologie de l'homme sans peur pour dire s'il en fait partie ), ajoute énormément à cette dualité "vigilante/homme", puisqu'il vient rappeler à Castle ce que c'est que de réellement souffrir.
Et à partir de ce premier tome, on remarque une autre chose : l'univers du Punisher colle parfaitement à celui de Daredevil, tellement que tout le run d'Aaron, composé de cinq tomes en tout, le reste n'étant que de courtes histoires satisfaisantes, mais ne présentant aucun lien les unes entre les autres, se composera de bad guys inspirés de l'univers de Murdoch, sans qu'on ne le voit jamais.
Une idée très intéressante, puisque l'on peut enfin voir ce que le Punisher aurait donné dans une mythologie autre que la sienne. Niveau dialogues, c'est plutôt bon, tout comme les dessins de Steve Dillon, que j'apprécie particulièrement. En plus d'un aspect plutôt rudimentaire mais franchement efficace, les couleurs plutôt flachies ( rappelant d'une certaine manière celles du début des années 90 ) apporteront justement un côté figé au tout, lui offrant une atmosphère particulière.
Violent, brutal et sans concession, ce premier volet de la nouvelle série autour du Punisher, la série Max, commence de manière admirable. Parfois glauque mais surtout gore, Frank Castle n'aura jamais été aussi jouissif dans ses actions depuis le départ de son père adoré, aka Garth Ennis. A lire, le top du top.